Gilberto Da Piedade Verissimo, président sortant de la Commission de la CEEAC, quitte ses fonctions dans un contexte tendu, à quelques jours de la conférence des chefs d’État à Malabo.
Par Pierre Mouchard
Son départ, marqué par une rencontre avec le général Oligui Nguema au Gabon, met un terme à un mandat de cinq ans, jalonné de controverses et de crises récurrentes. Bien que Verissimo ait exprimé sa gratitude envers le Gabon pour son soutien, son passage à la tête de l’institution a été entaché par des critiques sur son style de gestion, jugé autoritaire et peu transparent. Les tensions se sont intensifiées, notamment après le coup d’État d’août 2023, où ses décisions ont été perçues comme partiales, exacerbant les relations entre Libreville et Luanda. Ce départ, bien que diplomatique, laisse entrevoir un bilan difficile et un avenir incertain pour la CEEAC.
La Commission actuelle s’apprête à passer le relais, et selon la règle de rotation alphabétique, le Burundi est le prochain en ligne pour occuper ce poste. Cependant, cette transition s’annonce délicate, surtout après le retrait du Rwanda, accusé d’instrumentaliser la situation par la RDC, et face aux crises récurrentes dans la région, notamment autour du Lac Tchad et du Golfe de Guinée, ainsi que les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda. La CEEAC se trouve donc dans une quête urgente de leadership. Verissimo quitte ses fonctions, mais les enjeux demeurent pressants : insécurité, crises humanitaires, transitions politiques instables, sans oublier le défi climatique et les millions de personnes déplacées dans la région.
