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60 ans d’impunité, 60 ans de destruction, BLA décrit  le vrai visage du système Bongo

L’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, emprisonné pendant quatre ans dans des conditions inhumaines, revient sur son calvaire. Désormais aux côtés de Brice Clotaire Oligui Nguema, il affirme vouloir jouer un rôle de stratège politique.

 Devant les caméras de la télévision francophone, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo a tout balancé. Pour ce dernier, Noureddin, le fils du président, aurait tenté de l’enrôler dans une succession monarchique soigneusement planifiée. « Mon grand-père était président, mon père est président, je serai président », aurait-il lancé. À cela,  Brice Laccruche Alhianga aurait répondu par un ‘’non’’ catégorique.

Résultat de cette insubordination, une cellule, un procès à huis clos et cinq années à ruminer dans un silence d’Etat. « Je vivais dans une cellule de 6m², sans promenade, sans lumière. Je ne distinguais plus le jour de la nuit », a-t-il confié sur le plateau de TV5Monde Afrique. Amaigri de 40 kilos et diagnostiqué d’un cancer au terme de sa détention, Laccruche Alhianga affirme revenir de loin.

60 ans d’impunité, 60 ans de destruction : le vrai visage du système Bongo

Plus surprenant encore, celui qui fut un pilier du régime d’Ali Bongo n’hésite désormais plus à qualifier ce système de « mafia ». « J’ai fait partie d’un cartel, j’en prends acte. Mais j’ai voulu changer les choses de l’intérieur. À un moment, j’ai dit non. Et ce jour-là, j’ai signé mon arrêt de mort », déclare-t-il avec gravité.  Sans omettre d’accuser les anciens barons du régime et anciens amis, d’entretenir une image de victimes tout en demeurant impunis. Cette posture, il la rejette catégoriquement, appelant à la justice et à la responsabilité individuelle pour ceux qu’il considère comme ses bourreaux, toujours en liberté. Les accusant aujourd’hui, de se victimiser. Car, BLA ne comprend pas que lui soit rentré au Gabon, cependant que Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin vivent une retraite dorée à Londres, déguisés en victimes d’un coup d’État mal élevé. Il exige donc leur retour au pays. Non pour une villégiature, mais pour répondre devant la justice gabonaise de tous les crimes commis pendant leur durée au pouvoir.

Comité Justice et réconciliation

Son retour sur la scène politique se veut porteur d’un message de rupture, mais aussi de reconstruction :« On ne peut pas construire un avenir en niant le passé. Il faut reconnaître, réparer, puis avancer », affirme-t-il. Pour ce faire, BLA appelle à la création d’une commission Vérité, Justice et Réconciliation, un outil qu’il juge indispensable pour panser les plaies d’un pays marqué par les crises post-électorales et les tensions politiques.

Il prône un processus d’apaisement fondé sur la transparence, la justice et la mémoire collective. Pour lui, le renouveau du Gabon ne pourra se faire qu’en assumant les erreurs du passé et en responsabilisant chacun de ses acteurs.

Le cas Laccruche Alhianga remet au goût du jour la vieille rengaine nationale : au Gabon, la justice est plus rapide pour ceux qu’on veut faire taire que pour ceux qu’on veut protéger. Cinq années d’enfermement sans procès équitable pour rien.  Le gouvernement de la Ve République qui s’est promis de rétablir l’État de droit, se retrouve aujourd’hui face à un dilemme : appliquer la justice à ceux qui étaient au sommet du sommet, ou continuer à enchaîner les seconds couteaux en oubliant les orfèvres du système.

Mais une chose est certaine : la parole de Laccruche Alhianga  est une bombe politique qui va nuire à ceux pensaient pouvoir gouverner le Gabon depuis leur exil doré par tweets et atteint d’une nostalgie monarchique.

 

 

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