C’est avec le sentiment de culpabilité et pour répondre aux nombreuses greffes portées sur la justice gabonaise que la Cour d’appel judiciaire de Libreville a ouvert ce 15 juillet la première session criminelle de l’année. Une cérémonie qui a eu lieu, en présence du ministre de la Justice, Dr Séraphin Akuré-Davain.
Ce sera pendant un mois que la Cour criminelle va examiner 100 dossiers pour 148 accusés. Des crimes allant de meurtres à assassinats en passant par viols et vols aggravés. Des dossiers à traiter en priorité pour désengorger le système judiciaire, au regard du nombre important de détenus en prévention.
Pour la Première présidente de la Cour de Cassation « ce n’est ni un mystère judiciaire ni une scène de théâtre ». Difficile à mettre en musique tant la justice gabonaise ressemble à une mise en scène qui masque à peine la réalité : des accusés sans réelle défense, des avocats commis d’office débordés, des jurés parfois dépassés et une pression politique toujours présente.
Pourtant il est toujours promis de juger avec rigueur et dans le respect des droits de la défense, mais la finalité trompe toujours. Les spécialistes du droit savent que derrière ces grands mots, la justice criminelle gabonaise piétine encore ses propres principes. Ce d’autant plus qu’il y a des statistiques qui donnent le vertige : 9 assassinats, 10 coups mortels, 11 meurtres et 35 vols qualifiés. La Cour a donc la lourde responsabilité du lundi au samedi, matin et soir, même les jours fériés, d’éplucher tous ces dossiers.