Jadis, fierté du pays et dans toute la sous-région Afrique centrale, le stade Omnisports président Bongo, malgré des nombreuses annonces de réhabilitation n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même. Entre gradins fissurés, vestiaires délabrés et une pelouse devenue terrain vague, l’emblématique Stade Omnisport survit grâce à la bonne volonté de bénévoles.
Par Sylvain Obame
Joyau architectural, implanté en plein cœur de Libreville avec une capacité de 40.000 places, le stade Omnisports président Bongo n’est désormais que l’ombre de lui-même.
On se souvient des derniers travaux de réhabilitation de cette infrastructure sportive en marge des CAN 2012 et 2017 qui n’ont jamais été menés à terme, et ce, malgré une enveloppe colossale de 37,4 milliards de francs CFA.
C’est avec le cœur serré que les Gabonais assistent impuissamment à la décrépitude de ce fleuron national. Entre gradins fissurés, vestiaires délabrés et une pelouse devenue un champ de patates, le stade est désormais un lieu de non-droit, livré à des bandes armées et à la violence. Le site est devenu aussi un dépotoir à ciel ouvert, ou la mairie de Libreville
dépose ses épaves de véhicules. Tout comme, il sert de cimetière aux bandits de grand chemin. Lesquels, sans vergogne, jettent leur victime à l’intérieur du site. « Nous avons déjà trouvé des corps sans vie ici », renseigne à notre équipe de reporters, un des gardiens du site.
Le semblant de sécurité qui y règne encore est dû à la présence d’une poignée d’hommes qui assurent la sécurité du site jour et nuit. « Sans notre présence ici, les usagers qui font le footing dans ce stade se feraient de plus en plus agressés. Parce que le site est devenu un coupe-gorge» témoigne Fleuri Etaka Ngoma, responsable de la sécurité.
Ce sont d’anciens employés d’une société de nettoyage, aujourd’hui bénévoles qui, tant bien mal, assurent la survie du site, comme en témoigne Gauïs Mbadinga, «Nous sommes arrivés ici à la suite d’un appel d’offre de nettoyage du stade remporté par notre société en 2018. Mais faute de financement, notre employeur a résilié son contrat avec le ministère des Sports. Et depuis, nous avons pris les choses en main».
A l’instar des archives nationales qui connaissent également ce même triste sort, l’emblématique stade Omnisports président Omar Bongo, se meurt et avec lui, un pan de l’histoire du Gabon, sous le regard complice des autorités.
