Pendant que les retraités du secteur public coulent des jours heureux après le paiement de la deuxième tranche des rappels soldes, ceux du secteur privé, gérés par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) broient du noir. Une situation que le président du Syndicat national des retraités du secteur parapublic et privé (Synaret), Édouard Nguema dénonce. Le retraité déplore la non-revalorisation des pensions des retraites gérées par la Caisse.
Par Sydney Nkwele
La joie que connaissent les agents publics de l’État à la retraite depuis le paiement de la deuxième tranche de leurs rappels solde n’est manifestement pas le cas pour les retraités du secteur privé gérés par la CNSS.
Récemment, le président du Syndicat national des retraités du secteur parapublic et privé (Synaret), Édouard Nguema est monté au créneau. L’ancien cadre de la Caisse dénonce les dérives juridiques et managériales au sein de cette institution. Pour le retraité, la Caisse s’est éloignée de sa mission principale. « La CNSS ne fait plus de sécurité sociale », affirme-t-il.
Il pointe du doigt la modification du Code de sécurité sociale opérée par l’ancien ministre Guy Patrick Obiang, bouleversant profondément la nature juridique de l’institution. « La caisse a été créée par les travailleurs, les employeurs et l’État. On ne peut pas décider unilatéralement de sa transformation », dénonce-t-il.
Par ailleurs, les retraités du parapublic et du privé revendiquent le non-respect de décisions judiciaires en faveur d’anciens agents de la Caisse. «La Caisse a perdu des procès, mais refuse de payer. Quand les banques sont saisies, elles répondent que les fonds de la CNSS sont insaisissables », déplore le retraité dans un entretien accordé à notre confrère en ligne Gabonreview.
Face à ce qui s’apparente à de l’injustice, les retraités du secteur privé lancent un appel au président fraîchement élu. « Le président doit entendre ces voix. Il doit se pencher sur la situation de la CNSS, sur les décisions de justice non appliquées, sur les retraités à qui l’on impose de nouvelles taxes alors même que leurs pensions n’ont pas été revalorisées depuis 40 ans » indique Édouard Nguema.
S’agissant des pensions qui sont restées inchangées depuis 1975, le président du Synaret, affirme que « dans d’autres pays, les pensions sont revalorisées ou indexées au coût de la vie. Au Gabon, vous touchez 100 000 francs CFA aujourd’hui, c’est le même montant jusqu’à votre mort ».
Pour l’heure, les retraités du secteur privé observent impuissamment les avantages accordés à leurs collègues du secteur public.
