Pyramid Medias Gabon

Gabon: Naissance de la nouvelle République sans oripeaux de l’ancien monde

Voici venu le temps des comptes et de la récolte après tant d’instants d’attentes sincères pour une minorité et de calculs abscons, fourbes et surtout diaboliquement intelligents car dangereux pour le nouveau pouvoir.

Par Jean Hilaire Biteghe

Dès l’entame de cette transition du 30 août 2023, le dessin, dessein et destin de la machine militaro-politique, au-delà de son élégance opérationnelle et de son envergure de fierté retrouvée, présentait quand même des fissures structurelles et sociologiques dans l’entendement des populations. En effet, le changement ou plutôt le renouveau du branding politique attendu et tant espéré ne sautait nullement aux yeux du peuple gabonais car les mêmes visages, les mêmes patronymes et les mêmes familles revenaient au-devant de la scène politique et organisationnelle comme si rien en principe n’avait bougé. Le même décor dans la même ambiance avec la même musique et les mêmes musiciens dans un répertoire que tout le monde connaissait les refrains, pas parce que se fut des grands succès mais simplement parce que cela leurs sortait depuis longtemps par les pores et que, revoir et réécouter ces chansons funestes le jour du levé du nouveau soleil, traduisait en quelques sortes un réveil brutal.

L’espoir permissif

Cela a duré réellement dix-huit mois ( 18 ), mais ce temps était également celui de la digestion du coup de la Libération. Certains en étaient ivres pour des raisons diverses, d’autres plus modérés, à l’exemple des militaires et les observateurs tout comme il y avait des sceptiques et des pessimistes qui donnaient beaucoup plus l’impression de n’être pas sortis de la caverne du pouvoir déchu. Pour une bonne partie de cette dernière catégorie, les analystes du comportement ont dit voir passer au travers de ces compatriotes, le fameux syndrome de Stockholm. Malgré certains tâtonnements du gouvernement de la transition ainsi que les hésitations quelques fois du Comité de la transition pour la restauration des institutions (CTRI), tout le monde ou presque est resté focus sur les objectifs et le chronogramme des nouveaux maîtres des lieux et cela s’est avéré porteur d’espoir dans une permissivité apparemment calculée et maîtrisée.

Maintenant le président de la République ôte ses œillets

À présent, la donne devrait changer sans que cela n’étonne personne, à comparer au temps mis pour la transition et à ses fortunes diverses, le nouveau président de la République se doit s’agir autrement car le morceau qu’il a tellement cherché durant ces derniers temps jusqu’à ce 12 Avril 2025 est bien autre chose, c’est cette viande de bœuf avec beaucoup de graisse qu’il va falloir consommer avant qu’elle ne sèche et ne se coagule ou ne perde sa saveur, ce qui signifie qu’elle devrait être consommée chaude. Que ceux qui parlent à l’oreille du chef de l’État nouveau lui disent de savoir souffler au bon endroit et au bon moment afin de ne pas trop faire souffrir l’œsophage. Oui, la politique c’est comme la viande de bœuf, ça se mange quand c’est chaud.

 La souveraineté au peuple 

 Pendant la période de la transition, le président rendait compte à ses co- légionnaires, ceux-là qui était dans ce bateau ultra risqué et presque Ivre du 30 août 2023 car leur engagement et leur pacte l’en obligeaient mais maintenant, c’est au peuple souverain, qui lui a confié pour Sept (7) ans sa souveraineté pour exercer et réaliser ses désirs et aspirations même les plus fous. Il ne doit pas oublier qu’un peuple souverain est libre de changer ses lois même les meilleures et que le président n’est que l’architecte et le contrôleur du schéma demandé par son peuple quand le gouvernement et les autres pans d’articulations du fonctionnement de l’État traduisent et appliquent les clauses du contrat de confiance du président de la République avec son peuple.

Donc, rien ne sera plus comme avant, les 90,35% de gabonais qui vous ont confié leur souveraineté parce qu’ils vous font confiance sont aussi prêts à vous la retirer et avoir 90,35% de la population contre soit, l’amènera absolument personne vers la félicité. Vous avez carte blanche sous la très haute inspiration de votre peuple, un peuple désormais qui n’acceptera plus jamais que celui qui est au pouvoir dorme, cédant ainsi sa souveraineté à un qui n’est pas de lui et qui ne lui rendra jamais compte. La vraie souveraineté étant populaire pas nationale.

 

author

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *