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Gabon : quand la transition bonifie et révèle les politiques

Le Gabon politique bouge depuis un certain temps même si les carillons n’ont pas encore sonné et que le starter du go n’a pas été déclenché. Tout pense à croire que les politiciens occasionnels ou convaincus, avec des fortunes diverses, refusent de se faire doubler. Ainsi, certains enjambent les monts et vaux aisément alors que d’autres crapahutent au moindre obstacle faisant ainsi l’amer expérience de jouer sans avoir toutes les cartes en main. Certes, cela se forme un politicien trop souvent habitué aux fauteuils douillets ou qui a oublié le côté noble de la politique qui est en réalité un sacerdoce.

Par Jean Hilaire Biteghe

Ces éclats et quelques fois coups d’éclats des sorties des politiques, fait de discours de séduction et souvent populiste comme des feux d’artifice occultent le plus souvent les véritables retouches citoyennes qui interpellent profondément plus d’un. C’est ce dont les puristes politiques ont été abreuvés la semaine écoulée dans la province de l’Ogooué maritime. C’était à la demande, selon les différents orateurs, du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Un peu lassés par ces sorties fréquentes des politiques qui, selon les populations gabonaises, ne changent pas grand-chose dans leurs quotidiens et que, les rendez-vous avec les politiciens constituent désormais des distractions et qu’il n’y a pas grand-chose à en tirer surtout si les émissaires ne sont nullement nouveaux dans l’arène.

C’est ce qui aurait pu être, une fois de plus, l’invite des membres du gouvernement de la province conduits par Régis Onanga Ndiaye, épaulés, comme pour donner plus de consistance et de crédibilité à cette rencontre, de Jean Ping Okoka, Michel Essonghe, des politiciens chevronnés et surtout de Gabriel Tchango, éphémère ministre en son temps mais beaucoup plus reconnus comme homme d’affaires atypique prospère avec ses fortunes diverses et des luttes qui s’imposent aux chefs d’entreprises qui, pour pouvoir donner du travail aux populations sont souvent présentés en mi- ange mi- démon, mais aussi considérés comme un mal nécessaire.

Ce marigovéen, qui a essuyé les réprobations de la population port-gentillaise lors de la première visite officielle du nouveau patron du pays dans la capitale économique, célèbre pour son caractère frondeur pour ne pas dire rebelle, mais qui en réalité, est une ville vraie, entière voire caractérielle. C’est ce même personnage qui a livré avec maestria, le message du président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema aux populations de la ville du pétrole en particulier et de toute la province en général.

 Un langage de vérité 

Ayant comme objectif d’apporter l’apaisement au vu des tensions continuellement observées dans cette ville fortement cosmopolite, il à choisi mots  avec parcimonie dépouillés de tout superflus. Gabriel Tchango a rendu avec le bon ton, l’intonation de vérité et surtout l’assurance de l’homme du coin l’exigence et l’impératif de l’importance du vivre ensemble tout en tordant le cou au tribalisme et à la discrimination.

Tous ceux qui ont pu suivre cette intervention ont également découvert la difficulté qu’il y a à écouter des phraséologies de responsabilité dont l’orateur ne prend pas de gants pour rester fidèle à la pensée profonde de celui qui l’a envoyé, allant jusqu’à demander à tous ceux qui  réclament la paternité de la politique de la province, un genre de titre foncier dont personne n’a le droit de toucher. Philosophie qui mène à des pratiques complotistes qui ont toujours amené l’Ogooué maritime à passer à côté de l’essentiel, hypothéquant ainsi l’élan du développement de cette province outrageusement dotée de potentialités de tout genre.

 Les choses anciennes sont désormais passées 

Comme une fraîcheur tant recherchée, le message livré par les envoyés d’Oligui Nguema, par la voix de Gabriel, un messager non exubérant a eu l’effet d’un électrochoc, sortant en quelque sorte, les populations de l’Ogooué maritime d’un genre de coma qui longtemps les a tenus en marge de la lucidité politique. Une rencontre qui a failli être noyé par la réhabilitation de Joseph Rendjambé Issani sur le baptême de l’aéroport de la localité, la liesse occasionnée par la reconnaissance d’un fils de la province et de la communauté a été bonifiée par ce message venu de Libreville et majestueusement livré, c’est à se demander si le président de la transition n’a pas trouvé désormais son fidèle porte-parole dans cette province sympathique mais pas toujours facile.

Autant l’auditoire avait l’ouïe tendue, cherchant la petite faille pour se refermer sur lui-même, ce même auditoire s’est retrouvé à applaudir à l’annonce par exemple des quotas réservés aux jeunes et aux femmes (30%) et que, ceux qui ont toujours été des éternels insatiables, prenant tout pour eux et rien pour ces catégories toujours ostracisées. Alors sans ambages, Gabriel Tchango a tenu à rappeler fermement à ces nostalgiques de l’ancien système que rien, dans ce domaine, ne sera plus comme avant. Dans tous les cas, la rencontre de Port-Gentil a été un Master class et partout dans le Gabon, les populations en ont impérieusement besoin, quitte à trouver des Gabriel Tchango partout, que l’on aime ou pas même, si nul n’est prophète chez soi, le journaliste doit savoir, en ces temps troubles, aussi reconnaître de l’action dans l’inaction.

 

 

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