L’affaire qui n’était au début qualifiée que de simples rumeurs du quartier semble se confirmer. Le 20 janvier dernier, deux ministres en fonction ont été auditionné 6 heure durant au siège de la Commission nationale de la lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI).Il s’agit de l’ex-ministre de l’Économie, devenu ministre de l’Environnement, Mays Mouissi et de son collègue du Budget, Charles Mba. Les deux ministres ont signé un contrat de fourniture d’électricité avec la société turque nommée Karpowership .Des soupçons de pots-de-vin ou des rétro-commissions viseraient ces deux personnalités et des hauts cadres de l’administration publique.
Par Sylvain Obame
Le 20 janvier dernier, l’ex-ministre de l’Économie, devenu ministre de l’Environnement, Mays Mouissi et son collègue du Budget, Charles Mba ont été auditionnés 6 heures durant dans les locaux de la Commission nationale de la lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI).
La CNLCEI veut faire la lumière sur les clauses du contrat entre les signataires..
Pour mémoire, la société turque Karpowership avait acheminé à Libreville deux bateaux-usines destinés à fournir de l’électricité pour pallier aux délestages dans le Grand Libreville. Elle recevait une facture lourde de 12 milliards par mois et en plus l’État devait fournir le fuel devant permettre aux machines de générer de l’électricité.
Dans cette affaire de soupçons de pots de vin et de rétro-commissions, plusieurs hauts cadres de l’administration sont également dans le collimateur de la CNLCEI. En effet, dans une lettre adressée au Procureur de la République, la CNLCEI souhaite entendre d’autres hauts cadres de l’administration parmi lesquelles des dirigeants la Société des patrimoines qui supervise les infrastructures énergétiques du pays, l’ex patron du Fonds gabonais des investissements stratégiques(FGIS), ceux de la Société d’énergie et d’eau du Gabon(SEEG), ainsi que l’actuel délégué spécial de la commune de Libreville.
L’État à travers ces auditions menées par la CNLCEI veut faire la lumière sur les clauses de ce contrat exorbitant qui vraisemblablement n’a guère porté des résultats attendus. La CNLCEI soupçonne les signataires de ce contrat faramineux d’avoir mis en avant leurs intérêts personnels au détriment de ceux de l’État. Une affaire qui risque d’entacher une fois de plus la gouvernance de la Transition.