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L’hygiène alimentaire dans le Grand Libreville: Quid des opérations de contrôle d’ordre sanitaire et alimentaire ?

L’épilogue doublé d’une tempête médiatique, de l’affaire Foberd-Gabon met en exergue les principales prérogatives de l’institut d’hygiène publique et d’assainissement ainsi que celles de l’inspection générale municipale et de l’Agence gabonaise pour la sécurité alimentaire alors qu’une étude de la Banque africaine de développement révèle que près de la moitié de la population peine à se nourrir convenablement.

Par Patrick Bibang, Journaliste 

 L’institut d’hygiène publique et d’assainissement totalise trente années d’existence. Placé sous l’autorité d’un directeur, ce démenbrement  du ministère de la santé renferme un département d’hygiène et d’assainissement, un département des laboratoires mais également trois services : Formation et des statistiques, administratif et financier puis celui des services provinciaux et des bases départementales. L’IHPA en sigle s’occupe du contrôle des aliments principalement vendus au marché. Il a pour mission première de sensibiliser les opérateurs disséminés à travers les quartiers aux règles de conservation de ces aliments. Le but est de protéger le consommateur des conséquences qui peuvent en découler à cause de la mauvaise qualité du produit.

C’est à juste titre que le grand public attend toujours les conclusions de la campagne de sensibilisation sur la restauration rapide de nuit effectuée dernièrement dans le Grand Libreville. Alors que l’inspection generale municipale tient à pereniser les rapports avec les commerçants, eu égard aux reprobations de ces derniers dans les quartiers. Il en résulte très souvent un climat de méfiance. Pourtant, le 23 décembre dernier, les propos du chef de l’inspection municipale soulignaient l’importance des opérateurs économiques, qualifiés de « poumon » de la ville. Avant que le directeur général du service de santé ne rencherisse en précisant la nécessité d’une entraide mutuelle entre les deux parties dans l’optique du retour du certificat d’hygiène.

Signe des temps, cette rencontre intervient cinq années après la concertation entre les conseillers de l’inspection générale municipale et les agents de ladite direction élargie aux partenaires sociaux. Ce d’autant plus que les boutiques fermaient dès les premières heures de la matinée avec tout ce que cela entraîne comme désagréments. Et comme pour tordre le coup aux vices, c’est un décret qui le 10 juillet 2013 consacrera la création de l’agence gabonaise de sécurité alimentaire.

L’AGASA est chargée d’exécuter les politiques publiques en matière de sécurité sanitaire et phytosanitaire. Cette structure qui est présente dans les neuf provinces a pour vocation d’apporter des solutions concrètes aux problèmes structurels liés à la consommation des denrées alimentaires impropres qui exposent les consommateurs à des risques sanitaires. Il s’agit donc de protéger les populations en intervenant tant sur le plan de la prévention que sur la détection et la gestion des risques d’origine animale et végétale.

La santé des Gabonais en dépend, ce d’autant plus que l’importation des produits alimentaires oblige chaque année, l’Etat à débloquer la bagatelle somme de 450 milliards de francs CFA. Les efforts de producteurs locaux sont notoires certes. Cependant, les fruits, les légumes et l’élevage coûtent cher ajoutés aux coûts de production (conditionnement et transport) qui freinent l’ardeur des entrepreneurs nationaux avec des prix de vente jugés exorbitants.

Le cas échéant, les Librevillois n’ont d’autres choix que de se contenter essentiellement des produits carnés et des légumes de l’etranger. Le cas échéant, du folong, l’oseille, la baselle, les gombos, la laitue, les choux et le piment du centre d’apprentissage des métiers agricoles de l’institut gabonais d’appui au développement (IGAD) complétés par ceux des maraîchages de sujets expatriés.

L’organisaton mondiale de la santé prévient que manger sainement est un atout, parmi sept résolutions dont le fait d’être plus actif physiquement en réduisant les sources de sucre ajouté (boissons sucrées, bonbons, déserts lactés, produits de la pâtisserie) ainsi qu’en évitant l’abus de l’alcool.

Et puisque le Cameroun fait partie des principaux fournisseurs, la mise en place à la frontière de bureau de contrôle de l’institut d’hygiène publique et d’assainement devrait peut-être apporter une première réponse aux aléas, au-delà des apparitions de l’organisation gabonaise des consommateurs dans quelques enseignes de la cité.

Point n’est question de verser dans la xénophobie puisqu’au Cameroun justement où à propos d’inspections sanitaires vétérinaires par exemple, la législation prévoit que les denrées d’origine animale ou halieutique ne répondant pas aux normes d’hygiène ou de qualité marchandes requises sont saisies, dénaturées, détruites, déclassées ou refoulées suivant le cas. Mieux encore, la réalité est telle qu’au Burkina Faso, où la problématique de l’accès à une alimentation saine se pose avec acuité de par son climat et ses sols, les ministres chargés de la santé, l’agriculture, de l’élevage, du commerce et de l’industrie sont compétents pour prendre toutes mesures en matière d’hygiène et de protection de denrées alimentaires.

Les mangues ≪Kent≫ burkinabées sont appréciées et font les bonnes affaires des commerçants détaillants et grossistes de Libreville, avec la fin de la saison des mangues. Idem pour les chinchards, poissons frais importés d’Uruguay dont toutefois le respect de la chaîne de froid est à revoir dans divers endroits.

L’avenir nous dira si réellement la valorisation industrielle des saisies, de même que les contrôles inopinés contribueront à davantage préserver de la propagation de certaines maladies. Sauf à croire que les opérateurs économiques ne prennent pas toujours toute la mesure  des inspections sanitaires, partant celle de la protection de la santé publique en République gabonaise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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