Réunis à Yaoundé au Cameroun dans le cadre d’un sommet extraordinaire de la Cemac, les quatre chefs d’Etats présents, ont réaffirmé leur attachement à la solidarité communautaire pour faire face aux chocs, notamment sur la baisse des réserves de change de la zone. Pour cela, la rencontre a débouché sur plusieurs recommandations.
Parmi ces recommandations, souligne le communiqué final sanctionnant les travaux de ce sommet extraordinaire, tenu à Yaoundé au Cameroun, figurent entre autres, « la poursuite d’une consolidation budgétaire ordonnée dans le cadre des discussions bilatérales avec les partenaires techniques et financiers, la production et diffusion régulières des données budgétaires, économiques et financières fiables et complètes». Tout comme, les quatre chefs d’Etat présents, ont, « réaffirmé leur attachement à la solidarité communautaire face aux chocs, à travers la poursuite d’une stratégie régionale cohérente et coordonnée pour préserver la viabilité des finances publiques, la stabilité du secteur financier et pour renforcer la position extérieure de la CEMAC». Le communiqué final des travaux a également appelé les Etats membres de la zone, a «de nouveaux efforts collectifs et concertés, lesquels, « s’avèrent nécessaires pour améliorer substantiellement le cadre macroéconomique de la sous-région, notamment en accélérant la diversification économique et la consolidation des finances publiques».
S’agissant de l’endettement, les États membres ont renouvelé «leur engagement en faveur d’une politique d’endettement prudente, privilégiant les financements concessionnels». Ils recommandent «les partenaires au développement à une mobilisation plus forte des ressources financières pour soutenir la transformation structurelle des économies de la sous-région.
Le sommet « a invité le FMI, la Banque Mondiale et tous les autres partenaires à accompagner les États et la Banque Centrale dans le processus de rapatriement et de domiciliation des revenus pétroliers». Ils ont «réitéré l’engagement des États en faveur de l’indépendance et du renforcement des capacités de la Banque Centrale, de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale et de toutes les autres institutions communautaires».
Faut-il le rappeler, la rencontre de Yaoundé était consacrée à «l’évaluation de la situation et perspectives économiques, monétaires et financières de la CEMAC». Le communiqué final des travaux a indiqué que «le niveau des réserves de change, passé de 2,3 mois en 2016 à 4,6 mois en 2023 d’importations des biens et services, connaît depuis 2024 une tendance baissière». En clair, en dessus de 3 mois d’importations, la situation est plutôt alarmante pour la stabilité monétaire de la zone.
Aussi, le sommet s’est-il félicité de «la reconstitution réussie des ressources de IDA21 du Groupe de la Banque Mondiale à hauteur de 100 milliards de dollars» et a appelé à «une allocation des ressources plus importantes en faveur de la Sous-région, pour réduire le déficit important des infrastructures sociales de base de la zone».
Parmi les chefs d’Etat présents à Yaoundé, on comptait Paul Biya du Cameroun, Faustin-Archange Touadera de la RCA et président en exercice de la CEMAC ; Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée Équatoriale, et Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition gabonaise. Les chefs d’Etat du Congo Brazzaville et du Tchad se sont fait représenter.