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Hommages à Nkoghe Essingone ; homme pluriel

Sortie de la dépouille et hommages à ce digne fils Essivei et Ngamou du département du Komo Océan dans la province de l’Estuaire, Adrien Nkoghe Essingone sera honoré ce lundi 11 novembre 2024.

Par Jean Hilaire Biteghe

Décédé en cette période qui célèbre tous les saints et commémore les défunts, celui qui vit le jour un premier janvier 1944 à Nfoulezem, l’une des premières zones « phare  » du territoire du Gabon grâce à l’exploitation forestière coloniale qui alimentait beaucoup plus Brazzaville, qui jouissait en ces temps du statut de capitale de l’Afrique équatoriale française, recevra les derniers hommages aujourd’hui.

Né de Joseph Essingone Nkoghe et de Euphrasie Nyngone, le regretté était l’unique garçon encadré par deux femmes (l’aînée et la benjamine) dans une fratrie de trois (3) enfants. Celui qui a commencé par s’illustrer dans la vie associative et devenir l’un de ses membres les plus capés de sa génération, celui-là qui sera dénommé affectueusement Rocheteau même si, en fait, son poste de joueur à l’Olympique Sportif de Libreville était celui de gardien de but, équipe où il finira par être entraîneur et membre très influent du directoire, était un grand sportif. Et non des moindres, quand on sait ce que représentait « O.S.O le peuple » sur l’échiquier sportif gabonais de ces années-là.

Ce même esprit associatif a amené l’homme au premier regroupement de jeunes de Libreville en commençant par le 5e arrondissement de Libreville, où il se mouvait quand ce n’était pas dans son Komo Océan.

Des associations des jeunes à la politique, la frontière est tellement mince que Adrien Nkoghe Essingone fît son entrée au parti démocratique gabonais ( parti unique et État) avec dextérité et réussite, car il sera député de sa circonscription politique pendant plus de seize ans. Son implication et influence au sein du PDG faisaient de lui un habile manœuvrier de la politique gabonaise. Dnialleurs, certains n’ont pas hésité à lui attribuer avec certains autres jeunes membres influents du parti démocratique gabonais, l’idée brûlante des RÉNOVATEURS, même si les noms de Ali Bongo, André MBA Obame étaient en haut de la page de cette tendance du grand parti de masse des années Omar Bongo Ondimba. C’est dire si l’on pouvait imaginer qui était l’homme de l’autre côté de Libreville. Cette finesse politique et sa brillante formation estudiantine l’a conduit à occuper plusieurs postes de responsabilité, de directeur général de CREFOGA dans les années 1980 à ministre de l’habitat (90-94).

Il fut entre autres, directeur général de la SNBG, PCA de l’UGB, directeur général de la caisse de stabilisation (CAISTAB). Après son périple aux différentes fonctions énumérées plus haut, jusqu’à sa sortie du gouvernement de la république, Nkoghe Essingone se décida aussi de s’essayer au monde de l’entrepreneuriat avec la création, dans son département, de la société forestière et industrielle de Bilagone (autre nom de Nfoulezem) SOFIB.

Adrien a presque touché à tout et son existence, fait d’ovations et bien sûr de critiques, ne reste pas moins riche et moins attrayante. En effet, en sa qualité de tête de proue politique de son département et membre omnipotent du parti politique au pouvoir, concitoyens et administrés lui imputaient l’absence de développement véritable de ce coin du Gabon considéré par beaucoup comme une terre de rêves. Pour les populations du Komo Océan, Adrien était le Goldorak qui pouvait bousculer les équilibres pour transformer à souhait le département et ses villages. Cette très haute image que les populations avaient de leur frère, fils, père, oncle  a sûrement conduit à ce jugement le plus souvent sans fondement.

C’est depuis plusieurs mois que le fils de Nfoulezem se faisait plutôt rare, il s’était mis en marge de tous ces tumultes politiques jusqu’à annoncer sa retraite politique, afin de consacrer suffisamment du temps à sa famille. Adrien Nkoghe Essingone était marié à Hortense Fôh, originaire du Moyen Ogooué et de Manga Douala Bell du Cameroun et père de sept (7) enfants.

C’est suite à un accident vasculaire cérébral que cette illustre personnalité gabonaise a quitté le monde des vivants pour la félicité céleste. Ces bienfaits sur terre vont positivement perpétuer son nom.

 

 

 

 

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