Lors de la fin de la deuxième guerre mondiale, les principaux dirigeants de la période de la collaboration, de 1940 à 1944, furent jugés pour haute trahison. Cependant, il eut de nombreux actes de vengeance contre des personnes qui avaient activement pris le parti de l’occupant allemand. Cela montre que dans de telles périodes, la confusion entre la justice et la vengeance peut mener à des dérapages.
Par Serge Bibang
La problématique de la mise en place d’une Commission Vérité et Réconciliation fait l’objet de vives discussions dans le pays. C’est l’occasion ici de rappeler une énième fois que le principe d’une Commission Vérité et Réconciliation répond au souci de réconcilier entre eux les citoyens d’un même pays, qui ont connu une période dure. Celle-ci se matérialise par des conflits civils, des atteintes régulières aux droits de l’homme, des conflits raciaux…
Ainsi, le concept de justice transitionnelle est de plus en plus utilisé pour ramener durablement la paix dans un pays. C’est le cas de l’Afrique du sud, de l’Argentine, de la Côte d’Ivoire, du Rwanda. Tant bien que mal, ces pays ont fait le pari de la paix par une justice où les principes de confession publique, de pardon collectif, sont les moyens d’une réconciliation nationale. Sans cela, pouvait-on amener la paix ?
Les sanctions purement pénales sont-elles suffisantes pour une paix durable ?
Il semble que la justice transitionnelle permet de ne pas verser dans la vengeance. D’ailleurs, Desmond Tutu disait « il ne s’agit pas de se venger des anciens oppresseurs, il s’agit de rendre la justice. »
On peut pardonner, mais il ne faut pas oublier le mal commis. Cela est un devoir de mémoire, mais aussi d’histoire.
La vengeance n’est pas la justice. Une vengeance trop exacerbée mène à une autre violence qui engendrera elle-même une illégitimité et une illégalité. À bon entendeur…
