Voté le mercredi 19 juin dernier, le nouveau code électoral a provoqué une colère à l’Assemblée nationale de transition. Les députés ayant voté contre, estiment que ce nouveau code est un « recul de notre démocratique ». Ils appellent le président de la transition à préserver un climat de confiance, débuté depuis le 30 août dernier, date du coup d’Etat militaire.
À l’Assemblée nationale le mercredi 19 juin, dernier, la majorité des députés a voté pour le nouveau code électoral. Lequel, autorise le transfert de l’organisation des élections du Centre gabonais des élections, au ministère de l’Intérieur. Si ce vote est passé comme une lettre à la poste, les députés opposés à ce nouveau code électoral, pensent que c’est un « recul pour notre démocratie ». Il est « antidémocratiques », ont dénoncé. Déjà, dès l’introduction de cette proposition de loi à l’Assemblée nationale par le gouvernement, le 4e vice-président de l’Assemblée nationale de transition y a introduit un recours à la Cour Constitutionnelle. Selon Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, il s’agit « d’une insulte pour notre démocratie ».
Même son de cloche dans une déclaration donnée par un collectif de députés, qui dénonce le « non-respect des procédures et la tendance des uns à faire comme s’ils avaient l’exclusivité du soutien au CTRI ». Ces derniers se sont offusqués du rapport de la commission des lois sur le code électoral « distribué » sans respecter les délais prévus par le règlement. Tout comme ils déplorent la présentation de celle-ci en plénière, là aussi, sans respect du délai de deux jours prescrit. Ces derniers refusent la perpétuation « des pratiques du régime déchu ». Ce, alors qu’ils ont introduit une demande pour un vote à bulletin secret. Avec la volonté de procéder à un vote sans pression et en toute âme et conscience.
A l’Assemblée nationale, les députés opposés à ce nouveau code électoral, disent ne pas comprendre la nécessité de son empressement. Ils expliquent que, « le calendrier de la Transition décliné par le CTRI et soumis à la Communauté nationale et internationale, l’examen d’un nouveau Code électoral devrait en principe intervenir en janvier 2025, à l’issue de l’adoption de la nouvelle Constitution par référendum en décembre de l’année en cours ».
Et de poursuivre, « la production de ce texte rompt avec une tradition de consensus trentenaire sur les questions électorales, d’une part, et sur les promesses d’inclusion du CTRI au lendemain de sa prise de pouvoir à l’adresse des forces vives de la Nation». Bien que nommés par le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions, pour ces députés frondeurs « cette nomination a pour corollaire une aveugle soumission. Une forte conviction nous anime, le CTRI nous a choisis pour une mission noble : contribuer au sein du Parlement à la restauration des institutions, mission que nous accomplissons en rupture avec les comportements des parlementaires du régime déchu ».
S’adressant au président de la transition, auteur du coup de la libération le 30 août dernier, ces députés, appellent Oligui Nguema sur «l’impérieuse nécessité de préserver le climat de confiance et de sérénité ».