Aspirant journaliste au milieu des années 90, j’ai eu le privilège d’être admis en stage à la rédaction de l’hebdomadaire satirique la Griffe, qui avait pour fondateur, Monseigneur Jérôme Okinda. A cette époque, le journal de la Rue Victor Schoelcher avait pignon sur rue.
Sous la houlette du directeur, Édouard Ndjoumba Moussock, dont la rigueur professionnelle était indiscutable, un homme apparaissait systématiquement à la rédaction pour discuter avec certains chefs (journalistes): Albert Yangari. J’entendais ce nom depuis longtemps, sans avoir une idée de son physique :
« C’est Albert Yangari,l’administrateur du journal », m’avait soufflé, Crabbé, le caricaturiste en chef du « satimédia ». Parfois, il faisait valoir son métier de journaliste quand il fallait faire une critique sur une publication. Homme politique, il arrivait parfois qu’il tente de protéger ses amis lorsque ces derniers ont été cités dans un article. Généralement sans succès, M. Moussock, le DP, veillait au grain.
Fermée sur une décision du Conseil national de la communication en juillet 1998, La Griffe a cessé de paraître. Je n’ai revu Mr Yangari qu’en 2006, lorsque, avec plusieurs éditeurs de presse du pays, on a décidé de mettre sur pied une instance d’autorisation des médias : l’observatoire gabonais des médias.
Avec sa longue expérience, c’est bien naturellement que personne n’a hésité à lui confier la présidence de cet organisme qui, en amont, devait servir de filtre aux publications, avant l’intervention de l’instance de régulation qu’était le conseil national de la communication.
Malgré ses multiples casquettes, monsieur Yangari qui vient de nous quitter, était toujours proche de l’écosystème médiatique, son milieu professionnel. Que la terre lui soit légère.
Jean Yves Ntoutoume