Seule dans le Grand Libreville jusque-là, la décharge de Mindoubé représente aujourd’hui un véritable problème de santé publique. Saturée, elle est devenue un danger pour la population.
Mettre fin totalement au phénomène de l’insalubrité dans le Grand Libreville, passe en premier lieu par la création d’une décharge publique digne de ce nom. Erigée en décharge depuis des décennies, la décharge de Mindoubé n’a plus jamais répondu aux normes requises. Aujourd’hui saturée, elle représente un véritable danger pour la population. Entre saturation, risque d’intoxication, impact négatif sur l’environnement et danger pour les populations environnantes, voilà à quoi ressemble aujourd’hui la décharge de Mindoubé. Malgré les nombreuses descentes des ministres et des équipes municipales de la commune de Libreville, la situation de cette décharge est restée en l’état.
Pourtant, la convention signée en 2002, qui liait l’Etat gabonais à la Société Sovog, pour une durée de 30 ans, indiquait la construction d’une usine de recyclage et de valorisation des ordures. Selon nos sources, l’usine existe bel et bien, elle est située à Point Clair, l’autre côté des rails. Seulement voilà, les populations qui ont élu domicile avaient exigé qu’elles soient dédommagées par l’Etat. Ce qui n’a jamais été fait. Aujourd’hui, l’usine est abandonnée à elle-même et habitée par les riverains, sans avoir été opérationnelle. « Toute chose qui démontre que l’Etat, à travers sa collectivité locale qui est la mairie de Libreville, n’a pas une volonté de combattre ce phénomène », a expliqué un agent de Clean Africa. « Le reste du matériel devant permettre la finalisation de cette usine de recyclage des ordures pourri aujourd’hui, au siège de Clean Africa, ancienne Sovog », continue notre interlocuteur.
La récente visite des ministres de l’Intérieur, de la Santé et celle de L’Education nationale va-t-elle dans le sens de la délocalisation de cette décharge? « Il se pose un problème d’accès, mais les plateformes sont déjà en construction. Il va falloir accélérer le processus pour permettre d’accéder à ces différentes plateformes », a déclaré Lambert Noël Matha.
Ministre de la santé, la présence des jeunes enfants sur les lieux a offusqué Guy Patrick Obiang Ndong, « ces jeunes ou ces adultes qui sont ici, sont exposés aux risques sanitaires. Une décharge est une zone de prolifération des microbes. Un certain nombre de germes peuvent affecter l’état de santé. C’est d’autant plus dangereux pour les jeunes parce qu’ils ont une santé fragile ».
Il faut dire qu’au Gabon, du moins dans le Grand Libreville, l’absence d’une décharge se pose comme celle chargée de l’exploitation des ordures. Depuis la faillite de la Sovog, rebaptisée Clean Africa, devenue une société 100% de l’Etat Gabonais qui a repris du service, du moins depuis le départ rocambolesque d’Averda, a la lourde charge du nettoyage des plages, des quartiers et du curage des caniveaux, entre autres.
Seulement voilà, Clean Africa, se trouve, confronter par de problèmes de trésorerie, ce qui occasionne régulièrement de retard de salaires. « L’exploitation des ordures devrait être une priorité pour le gouvernement. Mais au lieu de ça, c’est tout le contraire », regrette, notre interlocuteur, avant de poursuivre « Les décaissements se font par priorité, et le ramassage des déchets n’en est pas une ».
A croire que la salubrité est devenue l’un des talons d’Achille des pouvoirs publics.
Boris Biyoghe