Plus de deux ans après l’arrêt de la Tropicale Amissa Bongo, les cyclistes gabonais se retrouvent dans l’incertitude quant à l’avenir de leur discipline. La Fédération gabonaise de cyclisme, dont le bureau sortant peine à organiser une assemblée générale, est interpellée par les acteurs du milieu qui demandent une relance urgente du cyclisme dans le pays. En-dehors de quelques compétitions privées, l’absence d’événements officiels laisse les cyclistes dans l’inaction.
Depuis l’interruption de cette compétition emblématique, le cyclisme est en pause au Gabon. Pour maintenir leur forme et espérer un retour à la normale, une quinzaine d’athlètes, professionnels et amateurs, se retrouvent chaque dimanche matin pour parcourir plusieurs kilomètres entre Libreville, le Port d’Owendo et le

Cap Estérias. Ce dimanche 30 novembre, notre reporter a suivi ces passionnés dans leur entraînement. Malgré la stagnation du sport, l’énergie et l’espoir demeurent présents, comme l’illustre Christ Essono-Essono, un coureur international. « Quand je suis à la maison et que je vois les autres courir dans d’autres pays: le tour du Rwanda ou le tour de France, je garde toujours espoir et me dis avec le temps les choses vont changer … Nous voulons pédaler, nous voulons compétir ».
Comme lui, Jean Pierre Poubou partage ce sentiment, mais il met en avant le manque de clubs et l’absence d’une structure organisée. « Il n’y a pas de clubs en ce moment…. On s’entraîne individuellement. Ce que je

veux, c’est une reprise en main des choses par le ministère avec l’organisation d’une assemblée générale de la fédération. Parce que la saison est presque finie. La prochaine, c’est en septembre 2026.»
.
Une fédération absente
Le cyclisme au Gabon traverse une période difficile, marquée par l’absence de réorganisation au sein de la Fédération gabonaise. Le silence est assourdissant, notamment depuis la fin du mandat de Maurice Nazaire Embiga , l’ancien président de la Fegacy, dont les nouvelles se font rares. Les athlètes expriment leur frustration face à cette situation, soulignant que la fédération semble inactive. John Nguema Abessolo ne cache pas son mécontentement. «Ça fait déjà deux ans que nous ne faisons pas de tropicale. Le mandat de l’actuel

président est fini donc la fédération est inexistante. Pourtant, nous avons des personnes de bonne foi qui peuvent bien se présenter et qui sont avec nous à chaque entraînement… mais c’est comme si on était face à un blocus.»
Malgré ce blocage, certains acteurs du cyclisme gabonais aspirent à relancer la discipline. Albertine Zoughe, ancienne coureuse, souhaite contribuer à la revitalisation du cyclisme en organisant des championnats au niveau provincial, une fois à la tête de la ligue de l’Estuaire. Son engagement témoigne d’une volonté de redynamiser le sport et de soutenir les cyclistes locaux, en leur offrant des opportunités de compétition.
Parmi ceux qui soutiennent cette initiative, Laurent Lemaire, un passionné de cyclisme, se joint aux coureurs gabonais chaque dimanche. « L’objet de nos entraînements, c’est de se tenir en bonne santé en roulant en groupe… Puis pour la mort de la discipline, c’est beaucoup mieux de se tenir en groupe. On le fait tous les dimanches matin ». Il déplore le manque de reconnaissance du cyclisme au Gabon, un défi qu’il espère surmonter en continuant à s’entraîner et à encourager les athlètes locaux.
Cet appel, sera t-il attendu? Ils gardent espoirs.

