Pour amoindrir leur extrême dépendance vis-à-vis de la Chine qui détient près de 90% du raffinage mondial des terres rares et autres matières premières critiques, l’union européenne compte investir pour 3 milliards d’euros des fonds européens et de la banque européenne d’investissement, et mettre en place un centre d’achat et de stocks communs.
La Chine qui concentre la majorité des réserves mondiales des terres rares, domine non seulement l’extraction des minerais, mais a développé en plus un quasi-monopole sur le raffinage. Et face à certaines mesures drastiques de la Chine sur ses exportations de terres rares vers l’Europe avec un système de licences distribuées au compte-goutte, l’Union européenne a compris qu’elle jouait sa survie industrielle. A cet effet, elle a pris des mesures qui s’imposent pour atténuer leur dépendance vis-à-vis de la Chine sur les minerais critiques.
L’union européenne mise sur un centre européen de matières premières, opérationnel dès 2026. Il surveillera les besoins en temps réel, achètera en commun et stockera pour les livrer aux entreprises, afin de sécuriser sa chaine d’approvisionnement face aux risques géopolitiques. La banque européenne d’investissement s’est engagée à financer jusqu’à 2 milliards d’euro entre 2026 et 2027. Dès le printemps 2026, Bruxelles prévoit aussi des restrictions à l’exportation de déchets d’aimants permanents ainsi que des mesures pour maintenir les déchets d’aluminium en Europe.
Sur le plan juridique, la loi européenne impose déjà aux entreprises de prendre des mesures pour diversifier leur approvisionnement de minerais critiques et arrêter de s’approvisionner à 100% chinois.
Pour rendre la production européenne compétitive, la commission étudie des ‘’contrats pour différence’’ garantissant un prix plancher aux producteurs sur le modèle de l’électricité. Il faudra accepter de payer un peu plus que ce que les Chinois peuvent offrir. L’UE veut, à cet effet, multiplier les partenariats. Plusieurs accords ont déjà été signés. Objectifs : tenir les cibles de 2030 sur les matières premières : produire 10% des besoins en Europe, raffiner 40%, recycler 25% et ne jamais dépendre à plus de 65% d’un seul fournisseur.
Les minerais critiques ou les terres rares sont des éléments métalliques devenus essentiels pour des pans entiers de l’économie, en particulier l’industrie de l’automobile, les énergies renouvelables, le numérique ou la défense. Elles servent aussi à la fabrication d’aimants puissants, de catalyseurs ou de composants électroniques.
Junior Akoma

