Jean Remy Yama, qui était resté discret depuis la fin des élections législatives et locales, a enfin pris la parole lors d’une conférence de presse tenue lundi dernier à son siège à Libreville. Au cours de cette rencontre, il a annoncé que lui et son parti, le Parti national pour le Travail et le Progrès (PNTP), se positionnaient dans l’opposition. Cette décision, soigneusement réfléchie, fait suite à ce qu’il qualifie de « recul démocratique » observé après deux années de transition politique au Gabon.
Ancien sénateur de la transition et candidat à la présidentielle de 2023, dont la candidature avait été rejetée, Yama a exprimé ses préoccupations face à la situation politique actuelle. Il a expliqué que son silence jusqu’à présent visait à mieux évaluer les enjeux en cours.
Selon lui, les espoirs suscités par les événements du 30 août 2023 ont été remplacés par des inquiétudes croissantes, notamment en raison des atteintes à l’État de droit et de l’instrumentalisation de la Constitution. Yama et le PNTP ont également critiqué la composition actuelle du parlement, qu’ils jugent « monocolore », soulignant que cela pourrait engendrer « des lendemains difficiles » pour un peuple déjà désillusionné. Ils estiment que l’organisation des élections a manqué de « crédibilité », ce qui, selon eux, reflète « un affaiblissement du processus démocratique dans le pays ».
L’introduction de la taxe forfaitaire d’habitation a suscité de vives critiques lors de sa présentation à la presse. Jean Remy Yama la considère comme « un élément aggravant la précarité des ménages à faibles revenus». Les préoccupations soulevées par Yama et son parti ont conduit à une déclaration claire de leur opposition aux politiques actuelles du gouvernement.
Ils estiment que ces mesures ne répondent pas aux besoins des citoyens les plus vulnérables. En conséquence, ils appellent à un « respect strict de l’État de droit, à une protection renforcée des populations fragiles, ainsi qu’à une révision nécessaire de la Constitution et du Code électoral ».

