Alors que le Gabon traverse une crise financière profonde et que le gouvernement s’efforce de réduire les dépenses publiques, le Conseil des ministres du 4 décembre a examiné un inventaire réalisé par le ministère de l’Économie concernant les secteurs de l’eau et de l’électricité. Les résultats, particulièrement alarmants pour la province de l’Estuaire, mettent en lumière des dysfonctionnements majeurs et un manque de rigueur dans la gestion des charges de l’État. Entre infrastructures vieillissantes, branchements non-réglementaires, facturations inexplicables et augmentation continue des coûts, l’État fait face à un déficit de plus de 84 milliards de FCFA rien que pour cette province.
L’inventaire, qui fait suite aux recommandations du Conseil des ministres du 30 mai, révèle des chiffres préoccupants : 276 compteurs d’eau et 448 compteurs d’électricité, dont une part significative est en mauvais état, avec 62 compteurs d’eau (22 %) et 105 compteurs d’électricité (23 %) jugés délabrés. De plus, certains de ces compteurs alimentent plusieurs bâtiments, et des branchements directs non conformes ont été identifiés, posant des risques d’électrisation et d’incendie.
Le diagnostic indique également une augmentation des dépenses en eau de 18 % entre 2023 et 2024, passant de 2 853 985 980 FCFA à 3 361 599 146 FCFA, en raison d’un manque de contrôle sur les facturations de la SEEG et du suivi des consommations dans les bâtiments publics.
Appel à une maîtrise de charges
Concernant l’électricité, des irrégularités notables ont été observées, avec des pics de facturation anormaux, notamment en mai 2023 et entre juillet et août 2024, entraînant une hausse cumulée de 84 699 261 824 FCFA. Un appel à une meilleure maîtrise des charges s’impose donc.
Le Conseil des ministres présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema, a souligné « la nécessité de mesures coercitives et d’un contrôle rigoureux des consommations d’eau et d’électricité afin de maîtriser les charges budgétaires de l’État et d’assurer une gestion efficace des ressources publiques ».

