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Affaire Opiangah : quid de la quittance du Trésor public?

Alors que les avocats d’Hervé Patrick Opiangah, homme d’affaires poursuivi dans une affaire de viol présumé, continuent de s’interroger sur les raisons qui ont conduit à la perquisition de ses domiciles. Alors que la destination des biens saisis, tels que de l’argent et des bijoux, demeure floue, l’opinion publique a été surprise d’apprendre que ces objets ont été remis au Trésor public, comme l’indique une quittance émanant de cette administration. Selon des spécialistes du droit, cette procédure semble en contradiction avec les normes légales établies.

Selon ces spécialistes du Droit,  la législation stipule qu’un objet saisi lors d’une perquisition ne peut être transféré au Trésor public qu’après une « procédure complète, régulière, contradictoire et validée par un acte juridictionnel clair ».

Or, dans le cas de l’affaire impliquant le président de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale, il n’existe à ce jour aucun « jugement, ordonnance ou mandat » qui pourrait justifier une telle démarche.

Cela soulève de nombreuses interrogations du côté des avocats de l’homme d’affaires, qui remettent en question la légitimité de cette procédure.  Lors d’une précédente conférence de presse à Libreville, les avocats ont dénoncé non seulement la gestion de cette affaire de viol présumé, mais aussi le non-respect des procédures légales, notamment l’absence de mandat et de procès-verbal issus de la perquisition des domiciles de l’homme d’affaires gabonais. Tout comme ils se sont interrogés sur l’importance d’une perquisition dans une affaire de supposé viol.

Du coup, du côté des conseils de l’homme d’affaires, les questions fusent. Sur quel fondement juridique cela a-t-il pu être possible ? Pour eux, il ne suffit pas de brandir une quittance pour justifier toutes ces incohérences. D’abord de la perquisition, puis la destination des objets emportés. Le faire ainsi ternissait l’image de la justice.

Plus curieux avait fait constaté Me Carol Moussavou, lors de sa rencontre avec la presse, que la juge d’instruction avait clairement affirmé n’avoir jamais vu les scellés, ajoutant que « les objets de la cause n’ont jamais été présentés devant nous ». Et la magistrate de se poser la question de savoir : « Comment remettre des effets que nous n’avons jamais eus ?

Pour les avocats, cette situation soulève des inquiétudes quant à l’intégrité du système judiciaire et à la protection des droits des individus impliqués.

Alors que le Gabon a désormais franchi le cap de la Ve République, les avocats estiment que certaines pratiques devraient être abandonnées. Ils soutiennent que ces méthodes ne sont plus compatibles avec les valeurs démocratiques et les droits fondamentaux. Ainsi, un appel à la modernisation du système judiciaire se fait entendre, afin de garantir une justice équitable et respectueuse des normes contemporaines.

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