L’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) se trouve dans une situation délicate, peinant à remplir ses missions de gendarme du gouvernement sur le réseau ferroviaire. Créée en 2010, cette entité, bien que autonome financièrement, n’a pas réussi à produire un procès-verbal sur ses observations concernant le fonctionnement des infrastructures ferroviaires. Les retards de salaires, le manque de subventions adéquates, ainsi qu’un personnel mal préparé, viennent s’ajouter à l’absence de matériel et de logistique, rendant la tâche de l’ARTF plus complexe.
Gendarme du gouvernement gabonais sur la voie ferroviaire, l’Autorité de régulation des transports ferroviaires, joue un rôle de Conseil, de contrôle et d’arbitrage. Sauf que, depuis sa création, l’ARTF peine à assumer ces charges.
Lors de son Conseil de régulation tenu la semaine dernière, son président du Conseil François Banga Ebomi en lançant son coup de gueule à l’endroit du gouvernement, a décrit le rôle de cette entité, comme étant un simple figurant. « C’est en véritables figurants que nous exerçons nos fonctions à l’ARTF. De ce fait, vous conviendrez avec moi que nous ne pouvons être comptables de ces errements »
Sur les incidents, pourtant régulièrement enregistrés sur la voie ferrée, le maître des céans déplore ceci : « nous apprenons par la presse, parfois trois jours après, la survenance d’un déraillement ». Selon François Banga Ebomi, son entité est incapable de fournir un rapport d’activités, encore moins une information sur les réunions avec les opérateurs ferroviaires. Tout comme, il souligne que les incidents sur le Transgabonais seraient même cachés. Dans son analyse de la situation, il révèle qu’un audit stratégique est bloqué depuis des années.
Retards de salaires, recrutements abusifs et un président du Conseil impuissant
Ce n’est pas tout. L’ARTF est aussi dépourvue en moyens matériels et logistiques. Absence de véhicules de service et de matériel de contrôle ferroviaire.
Autre situation que Banga Ebomi met en lumière, c’est l’absence d’une main d’œuvre qualifiée. Ce qui fait véritablement défaut à l’entité, qui emploie depuis plus de 10 ans déjà, un personnel qui ne répond pas souvent avec les profils des métiers ferroviaires. Il y aussi le point des salaires. Selon le président du Conseil, les retards de salaires sont réguliers dans cette entité, accusée de faire dans le recrutement massif des agents. « Au 28 octobre, je n’ai toujours pas reçu mes salaires de septembre et d’octobre », a révélé François Banga Ebomi. « Certains agents absents depuis des mois continuent d’être payés, pendant que d’autres, assidus, attendent en vain leur salaire. C’est une injustice sociale flagrante et intolérable pour le président que je suis ». Un aveu salé
Ces manquements affaiblissent l’ARTF face aux opérateurs ferroviaires. Toute chose qui a pour conséquence, la dégradation de l’état des infrastructures et une augmentation des accidents. Ce qui pose de sérieux risques pour la sécurité des usagers.

