Alors que les habitants du Grand Libreville espèrent ardemment la fin des coupures d’électricité qui les touchent depuis un certain temps, la situation pourrait même se prolonger, comme le rapporte le quotidien l’Union. En effet, la centrale flottante de la société turque Karpowership, dont le navire « Deniz Sultan » ne s’adapte pas aux infrastructures de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG). Toute chose qui complique encore davantage les choses.
Initialement, la SEEG avait annoncé la fin des délestages pour septembre, puis pour octobre, mais les récents développements laissent présager une prolongation de cette crise. Selon le quotidien l’Union, le navire « Deniz Sultan », censé fournir 150 mégawatts, ne peut pas être intégré aux installations de la SEEG, ce qui retarde son opérationnalité.
Pourtant, rappelle le journal, la société Karpowership avait, en février dernier, tenté de prouver son efficacité en réalisant un test qui a permis de fournir 70 mégawatts.
Face à la persistance des coupures, des solutions alternatives sont envisagées. Steeve Saurel Legnongo, directeur général de la SEEG, a évoqué cette problématique lors d’une interview, soulignant la nécessité de trouver des réponses adaptées à cette situation préoccupante.
« Cette nouvelle unité n’est pas encore totalement opérationnelle. Elle est toujours en phase de montée progressive, ce qui retarde l’injection de l’énergie totale attendue dans le réseau. Cette situation, conjuguée à la faiblesse des pluies dans la vallée de la Mbè, a conduit à une sollicitation accrue des moyens de production hydroélectriques, avec pour corollaire une baisse importante du volume d’eau disponible dans la retenue du barrage de Tchimbélé, dont le niveau observé au cours de la première quinzaine du mois d’octobre 2025 s’est établi à 515,98 mètres, en dessous du seuil critique fixé à 517 mètres et bien loin du niveau optimal de 531 mètres. Or, avec celui de Kinguélé, ces deux barrages fournissent près de 40 % de l’électricité consommée dans le Grand Libreville, ce qui fragilise l’ensemble du réseau ».
Les habitants expriment une impatience grandissante face aux dommages causés par la situation actuelle. Malgré les efforts de l’ADG de la SEEG pour apaiser les inquiétudes, la résolution de ce problème semble encore lointaine. « Nous sommes pleinement conscients des difficultés rencontrées par les usagers face aux coupures d’électricité. Leur frustration est légitime et nous la comprenons parfaitement. La situation, bien que complexe, n’est ni ignorée ni minimisée. La vétusté de certains équipements, l’insuffisance des capacités de production face à une demande en forte croissance sont autant de freins qui affectent directement la qualité du service que nous nous efforçons de fournir ».

