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Opinion : L’insécurité contractuelle : le poison de notre économie

Arriver aux affaires et s’asseoir sur des contrats dûment signés, homologués par la Direction générale des Impôts, avec des taxes réglées, voilà le vrai poison de l’entrepreneuriat au Gabon.

 

Par Harold Leckat Igassela, Citoyen gabonais, Entrepreneur et directeur de GLOBAL MEDIA TIME

Comment bâtir un environnement des affaires crédible si la parole de l’État, de ses démembrements, collectivités locales, établissements publics ou parapublics, matérialisée dans un contrat, peut être piétinée au gré des humeurs ? Tant que cette insécurité contractuelle persistera, l’économie restera un terrain miné où les entrepreneurs avancent chaque jour au risque de la banqueroute.

Je sais de quoi je parle. GLOBAL MEDIA TIME, éditeur de Gabon Media Time, c’est une quinzaine de collaborateurs qui se battent quotidiennement pour #exister, #innover et #informer. Mais comment pérenniser une telle aventure quand la survie d’une PME dépend moins de son savoir-faire que du bon vouloir de décideurs qui choisissent d’ignorer leurs obligations ?

Les PME, piliers oubliés de l’économie au Gabon

On oublie trop souvent que soutenir 1 000 PME employant 15 personnes, c’est 15 000 emplois directs. Et que soutenir durablement 10 000 PME/PMI, c’est 150 000 emplois créés, sans alourdir une Fonction publique déjà saturée et dont la masse salariale est devenue insoutenable. Voilà le calcul simple qu’aucune stratégie économique sérieuse ne peut ignorer.

L’État a deux choix : continuer à étouffer ses entrepreneurs par insécurité contractuelle, ou comprendre enfin que son avenir économique repose sur eux, et non sur une bureaucratie asphyxiante. Respecter la signature de son prédécesseur, c’est protéger les emplois, c’est stimuler la croissance, c’est redonner confiance aux investisseurs locaux et internationaux.

Changer de paradigme, ou rester dans l’impasse

La véritable alternative à une Fonction publique hypertrophiée ne réside pas dans des recrutements improvisés ni dans des nominations pléthoriques distribuées en Conseil des ministres pour gonfler artificiellement des cabinets ministériels et institutionnels. Ce gaspillage entretient la dépendance et la médiocrité.

L’avenir économique du #Gabon passe par un investissement massif et assumé dans ses PME. Payer les entrepreneurs, leur garantir la sécurité contractuelle — socle de toute économie digne de ce nom —, c’est choisir la croissance, l’emploi et la dignité nationale. Refuser ce choix, c’est condamner le pays à l’immobilisme, à la pauvreté organisée et à la faillite morale de l’État.

J’appelle donc à un sursaut collectif : que les décideurs cessent de déconsidérer les entrepreneurs, et qu’ils en fassent enfin des alliées stratégiques d’une économie gabonaise forte, prospère et inclusive.

 

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