Les quarante-deux années (1967-2009) du pouvoir passées par le Président Omar Bongo Ondimba à la tête du Gabon n’ont, certes pas, été un long fleuve tranquille, tant il a parfois fait l’objet de violentes contestations sociopolitiques (1981, 1990, 1993), mais aux dernières heures de sa vie et de son magistère, de nombreux hommes de la société civile et de la société politique, avaient fini par conclure qu’il fallait qu’il termine ses derniers jours au pouvoir.
Au crépuscule de sa vie, il était devenu un vieux sage, regrettant les erreurs de sa jeunesse et cherchant à ressouder le lien social gabonais par des actions fortes (aides et promotions personnelles, création des biens collectifs tels la CNAMGS…) et des propos forts : « J’ai pour habitude de dire Gabonais nous sommes, Gabonais nous resterons, pensons à notre pays, pensons à notre jeunesse, nous croyons en Dieu, mais Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire, Il nous observe, il dit amusez-vous, mais le jour où il voudra aussi nous sanctionner , il le fera. Que Dieu protège le Gabon, je vous dis merci », lança-t-il dans un de ses discours, devenu mémorable.
Les analystes politiques se sont accordés sur une chose : les quarante-deux ans passés à la tête du Gabon sont le résultat de sa capacité à redistribuer les biens symboliques et les biens matériels. Le mariage, le droit d’ainesse, la parenté et les correspondances claniques, l’initiation, la religion, la coutume, les chefferies traditionnelles, la modernité…Toutes ces institutions étaient enveloppées d’une redistribution matérielle (argent, voitures, maisons…) qu’il redistribuait, non seulement aux populations gabonaises, mais aussi aux autres populations du monde qui le rencontraient. La longévité de son pouvoir a reposé sur sa capacité à redistribuer les biens symboliques et les biens matériels.
Lorsqu’à sa mort, le Président Ali Bongo prend le pouvoir, après un départ prometteur, il rompt avec les codes qui avaient servi son père à conserver le pouvoir aussi longtemps. A cette époque, le pays prend l’accélérateur brutal vers la descente dans les abysses. L’entrée de Maixent Accrombessi dans sa vie politique, faite de charlatanisme, d’obscurantisme et de pillage des deniers de l’État pour la jouissance personnelle, fragilise considérablement la nation gabonaise. A cette époque, la souveraineté nationale prend un sérieux coup et le Gabonais se sent dépossédé de son propre pays.
Avec l’accident cardiovasculaire du Président Ali Bongo en octobre 2018, après une brève période prometteuse sous le Directeur de Cabinet, Brice Laccruche Alihanga, son fils Noureddine Bongo et sa femme Sylvia Bongo confisquent le pouvoir et installent une gouvernance basée sur l’arbitraire, l’informel, la brutalité, la mise en place des normes antipopulaires (la loi sur l’égalité des sexes) et surtout la brimade des nationaux.
Cette situation va cristalliser les frustrations et les rancœurs, au point que les Forces de Sécurité et de Défense gabonaises, informées d’un soulèvement populaire qui se préparait à la suite de l’élection présidentielle truquée de 2023, décidèrent d’éviter le bain de sang et la guerre civile qui se profilaient, se rangèrent du côté du peuple et mirent aux arrêts les membres de ce dernier épisode inique et cynique du clan Bongo.
A ce moment-là, l’histoire du Gabon bascula et pris le visage symbolique du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui devint Président du Comité Pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et Président de la République à la suite d’une transition inspirante et saluée par le monde entier. Cette transition a été le substrat des institutions démocratiques préparant la cinquième République et la construction d’infrastructures socioéconomiques, doublée d’un rétablissement des sécurités matérielles, psychiques et morales, longtemps privées aux populations.
Les capitales occidentales des vieilles démocraties ont toujours vu cette situation qui a opprimé un peuple, mais pourtant elles ont gardé silence, préférant parfois nouer des accords à leur avantage (partenariat Union Européenne-Gabon sur le thon) que de sanctionner un pouvoir tyrannique. Pire, certains médias occidentaux n’arrêtent pas de saper les bases du nouveau régime qui a décidé de se tourner vers l’avenir et de poser les jalons de la construction d’un État répondant aux standards internationaux. Ils servent de prête voix à des cris cyniques, plaintifs et plaignants qui, autrefois, ont été les fossoyeurs d’une nation.
Le Général Brice Clotaire Oligui, l’homme fort du Coup de Libération du 30 août 2023 est un produit de la Garde Républicaine, il est membre de la famille Omar Bongo Ondimba, au même titre que Frédéric Bongo, par exemple. Les deux hommes ont eu presque le même parcours, presque la même progression dans le même corps d’arme, ils ont servi le même pouvoir mais ils n’ont pas la même vision du monde et par conséquent, la même conception du pouvoir. Pour le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, le pouvoir n’est pas à dissocier du peuple et de la construction de la nation gabonaise. La démocratie et l’inclusivité se manifestent dans sa gestion quotidienne du pouvoir. Il a pour arme, son pragmatisme, son langage ferme, franc et courtois. Pour son frère filial et d’arme, au vu de ses prises de position, le pouvoir doit être aux mains d’un clan, même si ce dernier est déchu. Pendant que le Général Brice Clotaire Oligui, devenu Président de la République, à l’image d’un Hugo Chavez au Venezuela, se bat dans et hors du pays pour donner au Gabon ses lettres de noblesse dans le concert des Nations. Il met en œuvre les moyens de faire sortir le génie créatif du Gabon. Il veut construire, tant sur le plan physique que symbolique, l’identité gabonaise. Il est à l’œuvre d’une renaissance politique et institutionnelle. L’architecture constitutionnelle et institutionnelle du Gabon actuel le démontre aisément. Il crée du sens politique qui ne saurait laisser l’histoire insensible.
Le Colonel Frédéric Bongo, choisit de venir en aide, à une partie du clan Bongo, au clan de Nourredine et de Sylvia Bongo. Ce clan qui a eu les destinées du Gabon entre les mains et qui a été assis à l’un des moments les plus sombres de l’histoire politique du Gabon. Ce clan qui a été chassé du pouvoir par le coup de force militaire ou le coup de Libération. Ce coup de Libération, comme se veut le sens du vocable, a libéré le pays d’une descente aux enfers programmée. Irrité par cet acte, revanchard, ce clan, tapis dans des capitales occidentales essaient de déstabiliser le pays par des informations séditieuses via des activistes du ventre. Ce clan a eu l’occasion et les leviers pour rentrer dans l’histoire mais par égoïsme, par méconnaissance des lois de l’histoire et de la gestion d’un Etat, est allé droit dans les abysses de la cupidité et de la brutalité.
Or, l’histoire ne reconnait que ses enfants et celle-ci aide ces derniers à reprendre son cours normal. Ce ne sont pas les activistes du ventre, financés, qui peuvent changer grand-chose à cela. Le Gabon est désormais tourné vers l’avenir avec un chef qui va dans le sens de l’histoire. Le peuple gabonais et le monde l’ont adopté. La roue tourne, elle avance vers le futur, le passé est derrière. Les gesticulations ou les convulsions nostalgiques fait de faux procès ou de fausses attaques sur les réseaux sociaux ne peuvent venir à bout de cette roue de l’histoire.
Chacun a choisi son sens de l’histoire et cette dernière ne grave dans sa mémoire que le nom de ses enfants.
Dr Fortuné Matsiegui Mboula