Dans le cadre d’une déclaration de presse ce 19 août, Alain Claude Bilie Nze est revenu sur les cent jours de gouvernance du gouvernement actuel. Apparemment pas satisfait des résultats, l’ancien Premier ministre n’a pas mâché ses mots, qualifiant le pouvoir en place de manipulateur, avec pour unique objectif de dissimuler ses échecs en détournant l’attention des citoyens. Trois sujets ont été abordés dans cette déclaration; la fin de la géopolitique prônée par le pouvoir, l’avenir de l’Île Mbanié et l’état économique du pays.
Une communication basée sur la manipulation
Bien que l’on s’attendait à ce que Bilie By Nze aborde les candidatures de son parti, « Ensemble pour le Gabon », pour les prochaines élections législatives et locales, il a plutôt centré son intervention sur le discours du chef de l’État et sur les cent jours de son administration. Lors de sa déclaration, Alain Claude Bilie By Nze, a exprimé des réserves quant aux communications faites durant cette période, les qualifiant de fuite en avant, ou encore écran de fumée, avec pour seule ambition pour ce gouvernement de détourner le regard des populations alors que plusieurs dossiers demeurent sans suite, notamment celui de l’île Mbanié. « Qu’en est-il des territoires? Les localités de Mongomo et d’Ebebiyin. Où en sommes-nous aujourd’hui? Où en est-on avec la fameuse Commission dédiée au suivi de ce dossier? », s’est-il questionné. Alors que selon lui, le gouvernement observe un silence sur ce dossier, pour le leader d’Ensemble pour le Gabon, le peuple mérite de savoir la suite sur le dossier de l’Île Mbanié après la décision rendue par la Cour Pénale Internationale. «Le silence n’effacera pas cette blessure que constitue la perte de l’île Mbanié», s’est-il exprimé.
Omar Bongo a longtemps dirigé ce pays sur la base de la géopolitique
Sur son analyse liée au discours présidentiel du 16 août dernier, Alain Claude Bilie Nze a exprimé sa surprise sur l’ambition du pouvoir actuel de mettre fin à la géopolitique, au profit de la compétence. Une décision selon lui incomprise, surtout « venant de quelqu’un qui se revendique comme le fils spirituel d’Omar Bongo, un président qui a longtemps appliqué cette même géopolitique ». Il a questionné la pertinence de cette position en soulignant que la géopolitique n’a pas uniquement engendré des incompétents, soulevant ainsi des interrogations sur la direction que prend le pays. « Faut-il penser que la géopolitique n’a promu que des incompétents. Dans ce cas, sur quelle base ont été nommés les délégués spéciaux des différentes communes du Gabon, si ce n’est sur la base de la géopolitique ».
Une situation économique et sociale incohérente
Alors que le gouvernement actuel se targue de mener le pays vers la prospérité, Bilie By Nze a mis en lumière plusieurs incohérences qui, selon lui, freinent le développement du Gabon. Parmi ces obstacles figurent, le poids de la dette, la gestion des 7 milliards destinés au développement des provinces, ainsi que la présence d’Henri Claude Oyima au sein du gouvernement tout en continuant à diriger la BGFI et à présider la BVMAC. Il a également évoqué des problématiques telles que le chômage des jeunes, la situation des retraités et la suspension des bourses pour les étudiants. Pour Bilie By Nze la proposition d’Ensemble pour le Gabon « consiste à explorer des minimas sociaux pour soutenir la jeunesse ».
Les Propositions
Face à une telle réalité, et appelant le pouvoir en place à une prise de conscience, Alain Claude Bilie By Nze a formulé quatre propositions. Il a suggéré la création d’un groupe de travail pour réfléchir à la situation administrative et politique de Libreville, une ville cosmopolite. Il a souligné l’importance de consultations pour envisager une révision de la situation électorale, à condition que « l’exécutif soit réellement engagé à résoudre ce problème de manière durable et responsable ».
En outre, il a proposé l’instauration de minimas sociaux pour aider les populations en difficulté, « face à l’érosion du pouvoir d’achat observée ces deux dernières années ». Il a également plaidé pour l’extension de l’Université Omar Bongo sur le site actuel de derrière l’Assemblée nationale et à Plaine Orety, afin de garantir aux étudiants l’accès à des formations de qualité. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’un financement transparent de la démocratie, en demandant que l’État finance tous les partis politiques et candidats, et non seulement celui du président. « C’est la seule condition pour demander aux candidats de déposer leurs comptes de campagne ». Face à toutes les dérives dénoncées, Bilie By Nze rassure qu’Ensemble pour le Gabon « entend se tenir au côté des populations gabonaises. Notre violence sera de tous les instants et sur tous les sujets », a-t-il conclu.