Dans un communiqué diffusé le mercredi 20 août 2025, la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) a annoncé la fin de son partenariat avec le groupe EBOMAF. Cette séparation, sept mois seulement après le transfert des commandes de la compagnie, soulève des interrogations sur les réelles motivations de ce choix.
D’après le directoire de la CNNII, cette décision, qui a été prise après évaluation conjointe et en toute sérénité, s’inscrirait dans la volonté mutuelle des deux parties de « réorienter leurs priorités stratégiques » tout en respectant les engagements passés.
Cette décision, sept mois seulement après la signature en février 2025 d’un contrat de partenariat visant le transfert des commandes au groupe Burkina EBOMAF, suscite moult interrogations. Le passif de la CNNII serait-il trop lourd à supporter pour EBOMAF, au regard des nombreuses implications de cette société dans les investissements publics au Gabon ?
A y regarder de près, cette cessation cache des défis insupportables à surmonter pour le groupe EBOMAF qui, à la compréhension du communiqué de la CNNII, préfère se concentrer sur des activités plus rentables. En effet, en proie à des difficultés multiformes, la CNNII est ce que l’on appelle familièrement un « cadeau empoisonné », acquis par EBOMAF certainement sans en mesurer le passif.
Problème structurel et financier auxquels s’ajoutent le manque des moyens de navigation, notamment des bateaux, la CNNII est une « société cadavre » qui survit malgré elle. Lors de la transaction, en février 2025, la société cumulait une lourde dette envers ses fournisseurs et des impayés salariaux
Avec le départ d’EBOMAF, force est de croire que le naufrage de la CNNII est acquis. A moins, cependant, d’un miracle financier.