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« Je n’ai commis aucune erreur de droit » ;  la riposte du Procureur Eddy Minang

Plusieurs jours après la sortie de Maître Pierre Olivier Sur, l’avocat de la famille Bongo et ancien bâtonnier du Barreau de Paris, lequel avait traité la justice gabonaise de « Justice spectacle », dénigrant même la formation des magistrats gabonais. A Libreville, la réaction du procureur général n’a pas été tendre. Lors d’une conférence de presse ce mercredi 23 juillet, Eddy Minang, a défendu l’indépendance de la justice gabonaise. Rappelant n’avoir commis aucune erreur en libérant pour des raisons de santé Sylvia Bongo et son fils Noureddin. 

Méprisé, voire même injurié, le parquet général de Libreville, n’a pas mis les gains pour tancer à son tour l’avocat de la famille Bongo. Le 11 juillet dernier, maître Pierre Olivier Sur, l’avocat du barreau de Paris et défenseur des Bongo, a traité la justice gabonaise de « justice spectacle ». Une déclaration qui fait suite à la libération de Sylvia Bongo et de son fils, Noureddin, en mai, pour des raisons de santé. Mais aussi de leurs prétendues conditions de détention jugées inacceptables.

« Je n’ai commis aucune erreur de droit»

Des propos qui n’ont pas été au goût du procureur général de la République. Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 23 juillet à son cabinet, Eddy Minang, n’est pas allé du dos de la cuillère, pour qualifier les propos de l’avocat français d’ « acerbes et d’allégations fallacieuses ».

Sur la libération de l’épouse et du fils aîné de l’ex président de la République, Eddy Minang est clair. Celle-ci s’est faite dans la légalité. Le magistrat s’appuie sur les articles 132 et 143 du code de procédure pénale gabonais.    « Indépendamment de la gravité des faits ou de la lourdeur des charges. (…).  Je persiste ici qu’en droit pénal gabonais, il existe bel et bien la liberté provisoire et la détention préventive, et que je n’ai commis aucune erreur de droit ».

Sur les propos de l’avocat français, le magistrat gabonais a rappelé le devoir du respect de l’éthique. Celui-ci, a éclairé le procureur général, s’impose à tous les auxiliaires de justice quel que soit le pays.  « Si alléchants soient-ils, les honoraires des clients ne doivent pas faire oublier à un avocat qu’il doit en toutes circonstances faire preuve de délicatesse, particulièrement lorsque sa qualité est connue ». 

Sur les états de services de l’avocat français, selon le procureur Minang, Pierre Olivier Sur n’est pas à son premier cas d’insubordination face à un magistrat africain. En 2013, rappelle Eddy Minang, Me Sur a  injurié un procureur sénégalais et même le président de la République du Sénégal.

Sur l’attitude des auxiliaires de justice occidentaux vis-à -vis des africains, pour Eddy Minang,   « ce complexe, fondé uniquement sur l’histoire coloniale et la couleur de peau devrait cesser. Nous avons les mêmes compétences et avons souvent étudié dans les mêmes universités », a rappelé le magistrat gabonais. Et de souligner que «cet avocat est et restera mon étudiant. Je suis d’ailleurs disposé, s’il le souhaite, à l’encadrer sur les plans pédagogiques et professionnels ».

« Les institutions judiciaires gabonaises n’ont pas à rougir » 

Face aux accusations dont la justice gabonaise a fait face depuis les dernières révélations de vidéos et autres tortures, pour Eddy Minang, « les institutions judiciaires gabonaises appliquent la loi, et rien que la loi, elles  n’ont pas à rougir ».

 

 

 

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