Quelques jours après son instruction de transformer le manganèse au Gabon d’ici deux ans, et son séjour aux Etats-Unis, la partie française vient de mettre de l’eau dans son vin, en accordant des concessions majeures à la partie gabonaise. Cette passe d’armes s’est effectuée au cours de l’audience accordée ce jeudi 17 juillet 2025 par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, au Directeur général du groupe Eramet, Paulo Castellar. A l’issue de ce conclave, un nouvel accord industriel majeur a été conclu, engageant l’entreprise française à transformer localement deux millions de tonnes de manganèse, générant plus de 16 000 emplois et rapatrier les flux financiers sur le territoire national.
La rencontre qui s’est tenue au Palais présidentiel d’Oyem, tout un symbole, entre le Chef de l’État et le patron du groupe minier français, marque un tournant dans la politique gabonaise de valorisation locale des ressources naturelles. Une volonté portée par une rupture avec les anciens schémas d’exportation brute du minerai. Ce nouveau schéma repose sur un triptyque : transformation locale, création d’emplois et réappropriation nationale des bénéfices.
Après de nombreuses réticences et devant la fermeté du Président Oligui Nguema, le groupe Eramet s’est résolu à transformer sur le sol gabonais deux millions de tonnes de manganèse, en alliage destiné à l’exportation. Cette opération industrielle s’accompagnera de la création de plus de 16 000 emplois directs et indirects. Une dynamique inclusive qui ambitionne de faire du secteur extractif un véritable moteur d’emplois durables. Sans omettre que les postes de direction à la tête de Comilog (filiale d’Eramet) et de Setrag (transport ferroviaire) reviendront à des ressortissants gabonais, dans une logique de gabonisation des fonctions stratégiques. De plus, la comptabilité des recettes minières sera domiciliée au Gabon et les transactions commerciales relatives au minerai devront transiter par des comptes bancaires locaux.
En dernier ressort, l’accord inclut la construction d’un siège social moderne et d’une centrale électrique pour soutenir la montée en puissance industrielle de la région. Ces infrastructures viendront renforcer l’attractivité économique du pays tout en ancrant les bénéfices de l’exploitation minière dans le tissu local. « C’est un moment fort, qui marque notre volonté de bâtir une économie plus juste, plus locale, et tournée vers l’avenir », a déclaré Brice Clotaire Oligui Nguema.
Après le succès de la transformation du bois localement, cette concession d’Eramet sur la transformation du manganèse vient affirmer la volonté du Gabon de rompre avec la logique extractive de ses ressources pour embrasser un modèle industriel intégré.