Jusque-là silencieux depuis sa mise en liberté il y a deux ans, Grégory Laccruche, frère cadet de BLA et ex maire de la commune d’Akanda, a dans une lettre ouverte et publiée sur ses canaux de communication, dénoncé ses conditions de détention à la maison d’arrêt de Libreville, où, il a séjourné pour le faits de blanchiment et de détournements de fonds publics, dans le cadre de l’opération Scorpion.
Un complot contre mon frère, sinon la prison
Alors que les Bongo, Sylvia et Noureddin, accusent le pouvoir de Libreville de dérives autoritaires durant leur 20 mois de captivité, Grégory Laccruche dénonce à son tour, ce qui a été un calvaire pour lui durant sa détention à la Prison centrale de Libreville. Dans une lettre ouverte et publiée sur ses canaux de communication, l’ex maire d’Akanda, indique avoir été jeté en prison, pour avoir refusé de prêter main forte au règlement de comptes contre son frère aîné, Brice Laccruche Alihanga, l’ex directeur de cabinet d’Ali Bongo. « Ma réponse fut claire : jamais je ne trahirai mon sang. Jamais je ne me fourvoierai devant Dieu». Cette publication de l’ex maire d’Akanda, montre combien de fois l’ex pouvoir de Libreville a traité ceux qui ont été contre ses méthodes, avec cruauté. Et montre surtout combien de fois la justice a été une fois de plus aux ordres.
Elle révèle aussi que dans un pays de justice, c’est la loi du plus fort qui est mise en avant. A la moindre petite contradiction, il suffit, pour certains d’user de leur posture, pour manipuler la justice. « J’étais arrêté, jeté en prison. Garde à vue prolongée illégalement, détention préventive de quatre ans, sans procès, sans audience, sans défense », écrit-il.
Conditions de détention inhumaines
En plus d’une mise en détention aux antipodes d’une procédure normale, le jeune maire d’alors, a dû passer quatre ans de sa vie, dans des conditions inhumaines. Durant sa détention, il n’a pas fait face à la justice de son pays, mais plutôt à « l’État Bongo», qui n’a pas cessé, derrière les murs d’une cellule de 6 m2, de souiller sa dignité. « Je n’étais plus un homme. J’étais un otage. Une monnaie d’échange pour faire plier mon frère. Une cible à abattre pour avoir eu l’affront de tenir tête au fils de la bête ». Il relève comment le pouvoir de l’époque a marché sur les droits humains, dans un pays qui a signé des conventions sur le respect des droits de l’homme. « Mes droits élémentaires ont été piétinés : droit à la défense, aux visites, à la santé. Pendant trois ans, je n’ai pas revu mon frère. Pendant quatre ans, je n’ai vu personne».
Les bourreaux d’hier pleurent aujourd’hui
Alors que Sylvia et son fils aîné, Noureddin Bongo, disent avoir été victimes d’une injustice et privés de leurs droits durant leur détention, Grégory Laccruche écrase une larme et écrit, « ceux qui m’ont fait ça se plaignent aujourd’hui. Ils parlent de “traitement de chien”. Je leur réponds : vous nous avez traités pire que des cafards ».
La vérité, rien que la vérité
Refusant d’être sur le chemin de la vengeance, pour autant, l’ex élu municipal, compte bien user de ses recours nationaux et internationaux, pour que « ceux qui ont bafoué nos droits ne puissent jamais les réécrire à leur propre avantage. Je veux juste que la vérité soit dite et entendue, que les rôles ne soient pas inversés ».
Cette sortie de Gregory Laccruche, met plutôt en avant la loi divine. Elle démontre que face aux temps de Dieu, les puissances humaines sont vaines.