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Exploitation des minerais en Afrique: quels sont les acteurs discrets du pillage de l’or africain !

Cette question mérite d’être posée dans un contexte de grandes mutations des relations économiques entre l’Afrique et ses anciens partenaires accusés, à tort ou à raison, de ruiner un continent qui regorge d’énormes richesses. Mais selon les cabinets spécialisés  et autres ONG habilitées, il se trouve que les véritables prédateurs de l’or africain sont ailleurs.

Junior Akoma

A ce propos, le rapport : «Le silence est d’or» du World Gold Council (Cabinet Mondial de l’or), de novembre 2024 est clair. L’organisation dresse un portrait accablant de l’implication du groupe paramilitaire  russe Wagner dans le pillage de l’or du continent africain. Selon ce rapport,  Wagner a généré «plus de 2,5 milliards de dollars grâce à l’extraction illicite d’or principalement sur des mines en république centrafricaine, au Soudan, au Mali et en Libye depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.»

Quoique que le groupe opère désormais sous le label African Corps (sous trôle du Kremlin) depuis décembre 2023, suite à la mort de l’ancien chef du groupe paramilitaire, Evgeny Prigogine, «le pillage se poursuit». L’or issu de cette exploitation illicite des russes, selon WGC, est envoyé en Russie «via la base militaire de Lattaquié (Syrie) ou de manière plus détournée via des centres internationaux de commerce de l’or comme Hong Kong, la Turquie, les Emirats Arabes unis, l’Inde ou encore la Suisse ».

Un autre rapport de 2023, toujours sur le pillage de l’or africain publié par l’organisation anti-corruption The Sentry, a aussi mis en exergue les activités illicites de Wagner. Selon ledit rapport, Wagner a «ciblé des sites miniers et entrepris de violentes attaques pour faire déguerpir  les civils et prendre le contrôle.» Selon l’organisation, Wagner a mis à profit : «ses réseaux transnationaux au Soudan, au Cameroun, à Madagascar et en Russie pour construire en  Centrafrique, un site de production industrielle dans le secteur aurifère qui passe sous les radars de la surveillance des autorités locales et les organismes internationaux».

En 2024, «près de 1400 kg de lingots d’or, d’une valeur estimée à plus de 60 milliards de FCFA (91,4 millions de d’euros), ont été saisis début janvier à l’aéroport d’Addis-Abeba, en Ethiopie, alors qu’ils transitaient sans aucun document officiel du Niger vers les Emirats arabes unis». Une affaire rendue publique par l’ONG Transparency International et confiée à la police nigérienne. Ici, toute la question est de savoir, comment une aussi importante quantité d’or peut quitter, en toute quiétude, le territoire d’un pays quadrillé en bonne partie par la compagnie paramilitaire russe ?

Un récent rapport de 140 pages de l’ONG suisse Suissaid, publié après une enquête menée par cette organisation entre 2021 et 2024 révèle qu’en 2022, 435 tonnes d’or ont été exportés vers d’autres pays du monde. Cette contre bande la plus importante de cet or concerne le Mali, le Ghana et le Zimbabwe. Le rapport indique que : «80% de la production industrielle et artisanale, prend le chemin de Dubaï, les Emirats Arabes Unis, la Suisse ou l’Inde ». Le document précise que la : «véritable plaque tournante du précieux métal sont les Emirats rabes unis qui ont importés 2569 tonnes d’or africain entre 2021 et 2022». Des exportations qui n’ont jamais été déclarées à l’exportation dans les pays africains. Ainsi, l’équivalence de 115,3 milliards de dollars issus des richesses pillées des pays africains ont bénéficié à d’autres pays. L’ONG rappelle que chaque jour, plus d’une tonne d’or sort illégalement du continent africain. Un véritable scandale.

La chine n’est pas en reste. Premier producteur mondial d’or, la Chine a intensifié, par toutes les manières, ses investissements sur l’or en Afrique. Non seulement, en raison de la hausse du prix du précieux métal, mais aussi par la volonté de la Chine à sécuriser ses réserves. Mais cela ne se passe pas souvent dans les règles de l’art. En République démocratique du Congo, au Mali, en Guinée et autres, les entreprises chinoises sont impliquées dans l’exploitation illégale d’or. Au Ghana, pour ne prendre que cet exemple, le gouvernement de ce pays a dû réprimer, en septembre 2024, quelques immigrants chinois exploitants illégaux d’or. Une réaction qui a fait sortir l’ambassadeur de Chine au Ghana du silence pour rappeler ses compatriotes à l’ordre et exhorter le gouvernement ghanéen de poursuivre en justice les Chinois impliqués dans ce pillage.

Comme on le voit, les pilleurs des minerais africains ne sont pas forcément ceux qui sont systématiquement cités par un groupuscule d’activistes à la solde des prétendus nouveaux maitres du continent et décrits comme des ‘’messies’’ venus sauver l’Afrique.

 

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