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Allier croissance économique et écologie : un impératif stratégique pour le Gabon d’aujourd’hui

Dans un monde confronté à l’urgence climatique, à l’érosion de la biodiversité et à l’épuisement des ressources naturelles, il ne peut plus être question de dissocier croissance économique et préservation de l’environnement. L’heure est venue d’ériger le développement durable en pilier de toute stratégie de croissance. Le Gabon, à travers la récente adoption de la loi d’orientation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), s’inscrit dans cette dynamique structurante.

Par Louis-Paul MODOSS ; Chroniqueur économique

L’économie face à la transition écologique

La croissance économique des dernières décennies a trop souvent ignoré les limites écologiques de la planète. Résultat : dérèglement climatique, déforestation, épuisement des sols, montée des eaux et catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes. Or, ces bouleversements ont un coût économique majeur pour les États, les entreprises et les populations les plus vulnérables.

Face à cela, il devient crucial de réorienter nos modèles de production, de consommation et d’investissement vers des trajectoires compatibles avec les engagements environnementaux et sociaux.

Vers une croissance durable et inclusive

Le développement durable ne doit plus être perçu comme un frein à la croissance, mais bien comme une opportunité stratégique. Il s’agit d’innover, créer de la valeur, tout en réduisant les externalités négatives. Une économie forte demain sera une économie bas-carbone, circulaire, inclusive et socialement responsable.

Chaque acteur économique-du producteur au distributeur, du financier à l’artisan, doit devenir partie prenante du processus de transition écologique. L’éco-citoyenneté d’entreprise n’est plus un luxe, mais une exigence.

Le Gabon franchit un pas décisif avec la loi RSE

Dans cette dynamique, le Parlement gabonais a adopté en mars 2025 une loi d’orientation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises, une avancée majeure dans la construction d’un modèle économique plus durable.

Cette loi impose désormais aux entreprises opérant au Gabon-tous les secteurs confondus de :

  • Intégrer les impacts environnementaux et sociaux dans leur stratégie globale ;
  • Respecter des critères de transparence, de droits humains et de protection de l’environnement ;
  • Appliquer des normes strictes en matière de développement durable, indépendamment de leur taille ou de leur statut.

En instituant ces obligations, le législateur gabonais envoie un message fort : le développement économique ne peut plus se faire au détriment du bien commun écologique et social.

De la contrainte à l’opportunité

Ce texte n’est pas seulement une obligation légale. C’est un outil de transformation stratégique pour les entreprises. Il pousse à :

  • Investir dans des technologies propres,
  • Repenser les chaînes d’approvisionnement,
  • Engager un dialogue responsable avec les parties prenantes,
  • Se doter d’indicateurs de performance extra-financière (ESG).

Les entreprises qui prendront ce virage en amont seront mieux positionnées pour accéder aux financements internationaux, répondre aux exigences des marchés publics, et bénéficier de la confiance croissante des consommateurs responsables.

Changement de paradigme : produire, oui — polluer, non

Le débat n’est plus de savoir s’il faut changer, mais comment. Et le Gabon, avec cette réforme, montre la voie à suivre à l’échelle continentale. À l’heure où l’Afrique se projette comme acteur central du XXIe siècle, elle doit bâtir une économie qui respecte la planète autant qu’elle nourrit ses populations.

 Produire autrement, ensemble

L’économie gabonaise est à un tournant. Il est désormais impensable de penser la croissance sans inclure les exigences climatiques, éthiques et sociales. Cette nouvelle loi RSE marque une étape clé pour ancrer la responsabilité dans les stratégies d’entreprise.

Chaque entreprise, chaque investisseur, chaque citoyen est appelé à contribuer activement à cette transformation. Car en vérité, le développement durable n’est plus un choix, mais  une responsabilité collective.

 

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