Lorsqu’on occupe le plus prestigieux poste du gouvernement et que l’on prêche la rigueur, il serait judicieux de montrer patte blanche. Ce n’est actuellement pas le cas de Henry-Claude Oyima qui gère son ministère depuis son bureau de banquier de BGFI-Holding Corporation. Ce dernier refuse catégoriquement de rejoindre le bureau de l’immeuble Arambo, au boulevard Triomphal Omar Bongo, siège traditionnel du ministère de l’Economie.
Aujourd’hui, c’est dans les salons feutrés du Bas de Gué-Gué à Libreville, que s’élabore la politique économique du Gabon. Henri-Claude Oyima, ministre d’État chargé de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, n’a pas quitté ses quartiers de BGFI Holding Corporation. Trouvant, selon certaines informations, les locaux d’Arambo, trop moches à son goût. Pour y remédier, indiquent certains medias, dont Kongossa News, une bagatelle somme de 200 millions de Fcfa a été affectée pour la réfection des lieux.
Pendant la durée des travaux, c’est au siège de la BGFI Holding qu’il continue ainsi de signer notes, circulaires et arbitrages budgétaires entre deux comités exécutifs du groupe bancaire. Pour un ministre qui prône la rigueur, snober les institutions pour mieux camper dans les tours de verre du capital, est loin d’être une bonne image.
Et si le ministre Oyima ne brouille pas la frontière entre la puissance publique et les intérêts privés. Oyima, patron de banque et ministre de l’Economie incarne ce double visage. Le paradoxe est d’ailleurs cruel : le ministre prêche la rigueur, mais foule aux pieds les principes élémentaires d’impartialité.
La Ve République peut-elle tolérer cela sans se dédire ? Au Président Oligui d’en prendre conscience et de mettre un terme à cette situation ubuesque.