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Condamnation d’un ancien préfet : Nul ne devrait être au-dessus de la loi !

Les préfets et les gouverneurs sont des représentants de l’autorité dans les provinces et départements. A ce titre, certains n’hésitent pas à user de cette prérogative pour piétiner d’autres compatriotes. Omettant que la justice est faite pour tout le monde. C’est aujourd’hui le cas au département de Ndolou, où l’ancien préfet Aristide Koumba a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende d’un million de francs CFA par le tribunal de Mouila, pour avoir ordonné l’arrestation arbitraire d’une compatriote.  

Ancien préfet du département de Ndolou à Mandji, Aristide Koumba vient d’être condamné par le tribunal de première instance de Mouila, à deux ans de prison avec sursis et d’une amende d’un million de francs CFA, dans l’affaire opposant l’administration locale à madame Marie-Louise Bibounga.

Les faits remontent au 7 juin 2023, à Mandji. Ce jour-là, Marie-Louise Bibounga s’est opposée à l’occupation illégale de son terrain de football, réquisitionné par les autorités locales pour permettre l’atterrissage de quatre hélicoptères de la flotte présidentielle. En guise de représailles, elle aurait été arrêtée arbitrairement, puis détenue durant trois jours dans des conditions particulièrement éprouvantes.

Avant cela, dame Bibounga avait tenté une médiation en sollicitant Aristide Koumba, alors préfet du département, exigeant le versement de 600 000 francs CFA par hélicoptère en compensation de l’utilisation de son terrain. Mais l’autorité préfectorale aurait ignoré ses revendications, préférant faire usage de la force. Pire, il aurait tenté de la contraindre au silence sur les sévices subis pendant sa détention. Face à ces éléments, le ministère public a demandé la requalification des faits. «En réalité, il ne s’agit pas de complicité de détention arbitraire, mais d’arrestation arbitraire. En répression, vous le condamnerez à deux ans d’emprisonnement et à un million de francs CFA d’amende», a déclaré le procureur de la République, Elvis Rodrigue Békalé Minko.

Si la condamnation constitue une reconnaissance officielle de ces dérives, la clémence de la peine (sursis et amende modeste) pourrait envoyer un signal ambigu quant à la détermination de l’État à lutter contre l’arbitraire.

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