Ce document de sept pages et signé par le président de la république, chef de l’état et chef du gouvernement, définit les principes, règles et dispositifs qui encadreront désormais l’action collective du gouvernement. Elle s’organise autour des sept axes structurants.
Par Junior Akoma
Ces différents axes sont : «une gouvernance fondée sur l’efficacité, la célérité et le professionnalisme, qui constitue la matrice opérationnelle de notre action collective ; l’éthique gouvernementale comme socle d’exemplarité, condition indispensable pour rétablir la crédibilité de l’action publique ; l’architecture de l’exécutif de la Vème république, pensée comme un système cohérent au service des priorités présidentielles; l’organisation interne des ministères, selon un modèle fonctionnel standardisé garantissant la clarté, la réactivité et la performance administrative ; les règles de fonctionnement des instances gouvernementales, notamment le conseil interministériel et le conseil des ministres, lieux structurants de la collégialité et de la décision ; la culture de la redevabilité et les mécanismes de suivi de l’action publique, outils de pilotage des engagements gouvernementaux et d’évaluation des performances et la discipline, la méthode et l’exemplarité, principes transversaux auxquels chaque membre du gouvernement est appelé à se conformer avec rigueur.»
Il faut dire que la nouvelle circulaire est un véritable bréviaire qui doit marquer une certaine révolution dans une administration publique où le vice a pris le dessus sur la vertu. Un espace de non-droit devenu où les principaux animateurs dictent leur loi. Désormais donc, les principes, règles et dispositifs sont clairs, pour redonner une image plus reluisante du secteur public.
La circulaire donne des missions précises à chaque service. Par exemple, le cabinet du ministre est chargé de la coordination politique et stratégique et le secrétariat général est le véritable cœur administratif du ministère. Quant à l’inspection générale, souvent considérée comme un garage pour certains fonctionnaires, elle assure l’audit interne, le contrôle et l’évaluation du ministère.
Sur les nominations soumises en conseil des ministres, le président de la république insiste «particulièrement sur le traitement des nominations aux emplois supérieurs de l’Etat, tant civils que militaires. Ces nominations relèvent de la compétence exclusive du président de la république, chef de l’Etat et chef du gouvernement, conformément aux dispositions des articles 55 et 66 de la constitution… » La circule, à propos des nominations, précise que : «Tout projet de nomination soumis à l’examen du conseil des ministres devra être transmis au secrétariat général de la présidence de la république, via le secrétaire général du gouvernement, au moins deux semaines avant la date envisagée de présentation en conseil des ministres. Il sera expressément indiqué que tout projet de nomination incomplet, imprécis ou irrégulier sera automatiquement rejeté.»
Reste à savoir si, dans une administration où les mauvaises habitudes guident les administratifs depuis des lustres, la circulaire présidentielle relative à l’organisation et à la méthode de travail du gouvernement sous la 5ème république sera respectée à la lettre. Et quelles seront les sanctions en cas de non-respect de celle-ci ?