Pour un paradoxe, c’en est un ! Alors que le pays prône l’ouverture du ciel gabonais, le gouvernement en parallèle triple brutalement la taxe de sûreté aéroportuaire qui entrera en vigueur le 1er juin prochain. N’est-ce pas là se tirer une balle dans le pied, sachant le mal que cette décision va causer sur le pouvoir d’achat du Gabonais et l’attractivité touristique.
Par S.O
Faire le choix d’alourdir les coûts du transport aérien relève d’une politique paradoxale. Alors que le pays, depuis les évènements du 30 août 2023, s’attelle à insuffler une nouvelle dynamique dans divers secteurs pour relancer l’économie, le secteur aérien semble faire un bond en arrière.
En effet, la taxe de sûreté aéroportuaire vient de connaître un triplement brutal, acté par un arrêté ministériel du 30 avril 2025 et applicable à partir du 1er juin.
Ainsi, la taxe passe désormais de 3 000 à 7 000 FCFA pour les vols nationaux, de 7 000 à 18 000 FCFA pour les vols régionaux, et de 10 000 à 23 000 FCFA pour les vols internationaux. Il faudra débourser désormais 14 000 FCFA pour un aller-retour Libreville-Franceville, pour un vol régional Libreville-Accra, c’est désormais 36 000 FCFA aller-retour uniquement en taxes de sûreté. Et pour un Libreville-Paris, la facture fait un bon à 46 000 FCFA.
Cette explosion fiscale envoie un message peu reluisant aux voyageurs nationaux comme étrangers. Il se présente comme un boycott à la relance d’un secteur qui se veut compétitif, à l’instar de ceux d’autres pays africains qui le sont clairement (Sénégal, Rwanda, Bénin, etc… .).
Cette nouvelle fiscalité viendra à contrario affaiblir la destination Gabon, amplifier la rareté des voyages en avion vers l’intérieur du pays, réduire les activités touristiques du pays et décourager l’investissement.
C’est au nom de la « sûreté » aéroportuaire que la taxe entrera en vigueur dès le 1er juin prochain, mais sans toutefois prendre en compte les conséquences désastreuses de celle-ci sur la relance économique du pays. Une manière habile de fermer le ciel gabonais qui a plutôt besoin d’ouverture.