Finalement qui de la direction de Taxi Gab+ ou des récipiendaires des véhicules dit la vérité sur la situation actuelle peu reluisante de ce projet présidentiel ? Pendant que la direction de Taxi Gab+ pointe du doigt « 30 % de mauvaises graines », des anciens chauffeurs et même ceux encore en activité pointent un doigt accusateur sur la gestion de ce projet.
Par Pierre Mouchard
C’est une vidéo abondamment diffusée sur les réseaux sociaux qui est venue mettre au grand jour le fonctionnement interne de ce projet présidentiel qui devait apporter des réponses à l’autonomisation et l’emploi habilité dans un pays gangrené par le chômage.
Dans cette vidéo, un ancien chauffeur lève le voile sur les abus et autres traitements inhumains qui caractérisent le fonctionnement interne de Taxi Gab+.
Si à la simple vue de ces taxis flambant neuf en circulation, d’aucuns croiraient que le projet fonctionne sur des roulettes, ce n’est malheureusement pas le cas.
S’agissant des contrats signés entre la direction et les récipiendaires, l’ancien chauffeur de Taxi Gabi+ révèle que « Taxi Gab+ à la base n’a jamais respecté le contrat qu’ils nous ont fait signer. » Alors que les récipiendaires devaient s’enquérir posément des termes du contrat, selon l’ancien chauffeur TG+, ils ont signé les contrats à la hâte « dans la nuit, à la veille de la cérémonie de remise des véhicules » ne donnant pas le temps aux bénéficiaires de s’enquérir clairement des clauses du contrat.
Par ailleurs, une magouille entourait la fourniture des kits d’accessoires, ce alors que comme l’indique l’ancien chauffeur et même certains encore en activités, « le contrat stipule que le fournisseur doit remettre la voiture au bénéficiaire avec les kits d’accessoires : cales métalliques, trousse médicale, etc. Mais Taxi Gab+ n’a jamais rien fourni de tel ». Conséquence, les bénéficiaires ont été obligés eux même à mettre la main dans la poche pour s’acquérir ces équipements. Tout comme les pneus et autres batteries que l’entreprise Taxi Gab avait promis fournir aux bénéficiaires six mois après le début du projet, « rien n’a été remis jusqu’à ce jour, renseigne un chauffeur encore en activité. Lequel, dénonce aussi le fait que, pour des voitures neuves, la direction de Taxi Gab ferait l’entretien des moteurs avec l’huile en vrac. Ce qui représente un danger pour ces véhicules, regrette notre interlocuteur ».
Ce qui devait être un moyen de liberté et d’autonomie financière devient un outil d’asservissement, comme le révèle l’ancien chauffeur TG+, « Le TG ne doit pas avoir de retard de paiement. Deux jours d’impayés, et on vous arrache le véhicule », travaillant ainsi dans un stress permanent.
Punitions abusives, dialogue social inexistant,
Des décisions prises unilatéralement sans consultation des chauffeurs TG+ sont le lot de problèmes qu’embrassent au quotidien les bénéficiaires du programme TG+. Dans le contrat, il est clairement indiqué que chaque chauffeur devait choisir son mode de versement de la recette, entre journalier, par semaine et mensuel. Mais quelque temps après le démarrage du projet, nous avons été sommés de payer chaque jour. « On nous traite comme des moins que rien, alors qu’on se bat chaque jour pour respecter ce qu’on n’a même pas eu le temps de lire. » révèle l’ex- chauffeur TG+. « Nous étions heureux bénéficiaires de l’arrivée de Taxi-Gab. Mais très vite, cette joie est devenue une souffrance organisée», indique-t-il.
Face à tous ces dessous de table qui entachent ce programme présidentiel qui s’est transformé au fil du temps en outils d’aliénation, l’ex- chauffeur TG+ interpelle les plus hautes autorités, «Il faudrait que les plus hautes autorités de la place puissent vraiment jeter un œil au sein de ce qui se fait à Taxi Gab+. Il y a les TG qui sont retournés au chômage, il y a les TG, parce qu’ils ont voulu dénoncer, la direction a eu affaire d’eux des cibles qu’on persécute aujourd’hui ».
Une vidéo qui contraste avec celle d’une jeune femme mariée qui est tout le contraire de ce témoignage. Cette dernière, dans une émission parue dans une chaîne de télévision de la place indiquait que c’était une aubaine pour de jeunes Gabonais d’avoir ce projet. Elle, en sa qualité de femme au foyer, était à jour sur les versements, malgré ses charges ménagères.
Il faut un temps que le jeune gabonais sache ce qu’il veut réellement. Le bonheur ne tombera pas du ciel. Il faut se mettre à l’ouvrage.