L’accès aux soins de santé de qualité dans les structures hospitalières publiques au Gabon demeure jusqu’à présent, un défi majeur malgré la mise en place des politiques publiques en matière de santé. Entre indisponibilités des services, qualité des soins hospitaliers et coûts du traitement souvent exorbitant, l’hôpital public gabonais soulève des inquiétudes.
Par Sydney Nkwele
L’hôpital public gabonais s’apparente à un vaste mouroir, où faute de moyens plusieurs compatriotes passent de vie à trépas. L’accès aux soins de santé de qualité et à un service de qualité dans les structures hospitalières publiques restent encore un luxe.
Entre indisponibilités de certains services, une qualité des soins hospitaliers approximative et des coûts de traitements souvent exorbitants, les usagers sont souvent pris dans un dilemme : entre se tourner vers des structures privées aux coûts exorbitant où s’accrocher aux structures publiques où la qualité des soins et du service laissent à désirer. Ce que témoigne visiblement épuisée, Jeannine, la quarantaine, attendant depuis des heures une consultation pour sa sœur malade, «Dans le privé, si tu n’as pas d’argent, tu peux mourir là et ton corps est aussitôt acheminé vers une maison de pompes funèbres. Et dans le public, la situation est telle que les files d’attente sont interminables (…) À la fin, on épuise nos économies pour espérer une prise en charge correcte», dénonce-t-elle.
Si plusieurs problèmes structuraux sont à l’origine de la défaillance du système de santé publique au Gabon, il n’en demeure pas moins que le personnel soignant contribue à donner une image peu reluisante au système de santé gabonais, comme le confie Frédéric, jeune diplômé en pharmacie, «Il faut déjà aimer la profession et le reste suivra».