Comme déjà en 1994, bien que les raisons ne soient pas les mêmes, Paul Biyoghe Mba a, de nouveau, claqué la porte du Parti démocratique gabonais (PDG). Il a fait cette annonce au cours d’une déclaration lue ce vendredi 23 mai à Bikélé, dans le troisième arrondissement de la commune de Ntoum.
Par Pierre Mouchard
La salle polyvalente de Bikélé était bondée de monde, lorsqu’à 10 h 30, Paul Biyoghe Mba prit la parole, pour annoncer, sans détour, sa démission du PDG. Le Parti dont il occupait jusqu’alors le poste de premier vice-président. « J’ai l’honneur de vous annoncer que j’ai décidé de démissionner du Parti démocratique gabonais, ou j’occupais le poste de vice -président ». Bien avant cette annonce officielle, une lettre de démission a été signée et déposée, au siège de Louis, depuis le 21 mai dernier.
Une deuxième démission
Pour se justifier de sa manœuvre, Paul Biyoghe Mba, dit n’avoir eu aucune divergence frontale, « ni avec le parti, ni avec qui que ce soit au sein du parti. (…). Elle est fondamentalement et uniquement due à une question d’harmonie politique, dans la pensée et l’action, dans le discours et les faits ».
Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’ex-patron du Mouvement commun de développement (MCD) claque la porte du PDG. Il l’avait déjà fait en 1994. A cette époque, il assurait l’avoir fait pour des divergences politiques fortes avec la direction du pays et du parti. « J’ai librement et en toute responsabilité, décidé de partir et de m’organiser autrement », avait-il dit à l’époque.
Pour le nouveau-ancien démissionnaire du PDG, Paul Biyoghe Mba se réfère à la Tortue, son totem, pour indiquer son cheminement politique. « Tant ce petit animal est plein de qualités, d’initiatives et de vision, dont je cherche toujours à m’inspirer, j’ai le net sentiment que je fais un bon choix ». Celui, notamment de poursuivre « ma vie politique de manière différente, de connaître et de développer une nouvelle expérience, de contribuer autrement. Mais, en définitive, je suis et serai toujours au service du Gabon qui me donne tant depuis ma naissance ».
Sûr d’avoir pris un chemin exigeant, mais le bon, à 72 ans passés, l’ex-premier ministre d’Ali Bongo assure être toujours en pleine capacité de ses forces et ressources multiformes. « je voudrais, et j’en ai l’obligation, de les consacrer, tout au long du reste de ma carrière politique et de ma vie tout court, à contribuer, à collaborer, et à m’impliquer de manière significative en vue d’écrire, avec d’autres acteurs politique qui partagent la même vision que moi, une nouvelle page du pays et bâtir avec eux un édifice nouveau, un Gabon qui abrite, protège et promeut avantageusement les Gabonais et les Gabonais».
A 72 ans passés, ses ouailles se demandent dans quel bateau leur champion les embarque encore cette fois-ci.