L’annonce de la fluctuation de la taxe de sûreté aéroportuaire prévue rentrée en vigueur le 1e juin prochain n’a visiblement pas indigné que les voyageurs. Les compagnies aériennes, à l’instar d’Afrijet/FlyGabon, semblent ne pas apprécier cette décision du ministère des Transports.
Par Sydney Nkwele
Le 30 avril dernier, sous la houlette de l’ancien ministre des Transports, Jonathan Ignoumba, le ministère du Transport annonçait le changement de la taxe de sûreté aéroportuaire prévue pour entrer en vigueur le 1e juin prochain. Une annonce qui n’a visiblement pas indigné que les voyageurs.
Les compagnies aériennes à l’instar d’Afrijet/FlyGabon, semblent ne pas apprécier cette décision du ministère des Transports. Pour Afrijet/FlyGabon, la «décision d’augmenter de 133% la taxe de sûreté (dite «WZ») propulse la part des taxes passagers dans la composition du prix des billets à des niveaux inédits au Gabon». Elle compte suspendre, pour la période estivale, la mise en œuvre de cette taxe sur les billets. Elle a indiqué par ailleurs que «cette suspension est applicable aux billets qu’elle commercialise directement dans ses points de vente».
Prévue entrer en vigueur dans les tous prochains jours, sans concertation avec les opérateurs économiques du secteur et sans étude d’impact sur le trafic et la mobilité sur le territoire national, celle-ci les prend de court, comme l’indique Afrijet/FlyGabon. « (…) sa mise en œuvre au 1er juin 2025 appelle un préavis très court au regard des modifications à effectuer sur les plateformes informatiques de réservations», indique la compagnie aérienne. « Les compagnies aériennes sont mises devant le fait accompli et instrumentalisées en outil de collecte, subissant l’impact en termes d’image et de réputation de la hausse des billets», renchérit-elle.
Notons que le rehaussement de cette taxe vient compléter le lot de taxes déjà existantes qui asphyxient aussi bien les compagnies aériennes que les voyageurs. D’autant plus que ces taxes qui sont pour la plupart prélevées pour financer des infrastructures aéroportuaires tardent à voir le jour, comme l’indique le transporteur aérien Afrijet/FlyGabon, «Construction qui n’a pas réellement débuté deux (2) ans et demi plus tard».
Cette décision de rehausser la taxe de sûreté aéroportuaire est considérée par les dirigeants de la jeune compagnie nationale FlyGabon comme un boycott aux efforts de celle-ci, pour attirer la clientèle à travers des tarifs attractifs. La jeune compagnie dénonce également l’« absence de réglementation du métier d’agents de voyage en République gabonaise» ce qui favorise la modification des prix et des conditions associés.
Alors que l’aviation gabonaise peine à rivaliser avec celles d’autres pays du continent, les autorités gabonaises devraient plutôt s’atteler à réfléchir sur le financement du transport aérien, la mesure de l’efficacité de la fiscalité ou encore l’utilisation transparente des fonds prélevés sur les billets.