Faisant suite au rejet par la Chambre d’accusation de la demande de non-lieu formulée par les avocats d’Hervé Patrick Opiangah, ce jeudi 21 mai , à son siège de Libreville, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (Udis) est revenue sur cette décision judiciaire qui laisse « perplexe » les membres de la formation politique de l’homme d’affaires de Mounana. D’autant plus que ces derniers constatent une application inégale de la loi entre l’affaire Opiangah et celle de l’ex-première Dame et son fils.
Par Pierre Mouchard
Alors que les avocats de l’homme d’affaires Hervé Patrick Opiangah avaient formulé depuis plusieurs semaines, une demande de non-lieu contre leur client, la Chambre d’accusation, chargée de l’analyse cette demande formulée, contre toute attente, avait été rejetée au motif qu’Hervé Patrick Opiangah ne se soit pas présenté devant le juge d’instruction pour son audition. Une décision judiciaire qui laisse perplexe la formation politique d’Hervé Patrick Opiangah qui « évoque une éventuelle influence extérieure qui mettrait à mal l’impartialité des juges dans cette affaire ».
Pour conforter ces dires, l’Udis s’appuie sur l’article 163 du Code de procédure pénale gabonais, en son premier alinéa qui stipule « Si le juge d’instruction estime que les faits ne constituent ni crime, ni délit, ni contravention ou si l’auteur est resté inconnu ou s’il n’existe aucune charge contre l’inculpé, il déclare par ordonnance qu’il n’y a pas lieu à poursuivre ».
Par ailleurs, au cours de sa déclaration, l’Udis n’a pas manqué de rappeler avec fermeté l’égalité qui doit prédominer « vis-à-vis de tous les justiciables ». Selon l’Udis il existerait un poids deux mesures dans l’application de la loi gabonaise, précisément entre l’affaire Opiangah et celle de Sylvia Bongo et son fils.
S’appuyant sur un article publié par RFI le 16 mai 2025, après la libération et l’arrivée de la famille Bongo à Luanda, l’UDIS a découvert que le Procureur général, quant à lui, a déclaré que « le juge d’instruction a clos son dossier depuis le 28 avril dernier. Il reste juste à fixer la date du procès. Ils seront jugés en leur présence ou absence puisqu’ils ont des avocats » ».
Or, toujours selon la formation politique d’Hervé Patrick Opiangah, « le Président de la Chambre d’accusation dit le contraire dans l’affaire OPIANGAH : « le susnommé n’a pu être entendu […], prononcer un non-lieu dans ces conditions serait prématuré […], il convient alors de confirmer le juge instructeur ».
Le Parquet aurait-il fait le choix d’ignorer délibérément certaines dispositions du Code de procédure pénale d’une affaire à l’autre ?
A qui profitent les errements de la Justice qui se veut désormais impartiale sous la 5e République ? S’interroge-t-on du côté de l’Udis, de la famille biologique d’HPO et des milliers de familles désormais sans emploi depuis plusieurs mois.