C’est à la faveur d’une interview accordée récemment à nos confrères du quotidien l’union que la directrice générale de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), Nadia Christelle Koye a fait le point de la situation de cette entité qu’elle dirige depuis janvier 2025. Au cours de l’entretien, la DG de la CNAMGS est revenue sur la politique sociale de l’État, les réformes engagées et elle a fait des projections pour l’avenir de la Caisse.
Par Sydney Nkwele
Nommée à la tête de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) en janvier 2025, suite au limogeage de l’ancienne DG, Nadia Christelle Koye est tout d’abord revenue sur la situation critique dans laquelle elle a trouvé la Caisse, une situation précaire marqué par des tensions avec les officines pharmaceutiques partenaires. «Nous avons trouvé une situation préoccupante marquée par des dysfonctionnements en matière de gouvernance. Dès notre prise de fonction, nous avons initié plusieurs actions pour améliorer la gestion, la qualité des services et la transparence. », a-t-elle confié.
Alors que plusieurs assurés CNAMGS ne cessent de se plaindre sur le difficile accès de certains médicaments souvent non pris en charge, la DG de la CNAMGS a apporté des éclaircissements sur ce point. « En 2025, nous avons procédé à une mise à jour de la liste des médicaments pris en charge par la Cnamgs. Cette liste sera formellement communiquée aux assurés, afin de clarifier les médicaments pris en charge et les modalités de prise en charge ».
S’agissant du duplicata comportant un code QR qui était exigé par certaines pharmacies pour être servi, la patronne de la Caisse a apporté des éclaircissements, « La délivrance de code QR s’inscrit dans notre plan de digitalisation des services. Si certaines pharmacies ont anticipé l’usage de ces codes, il convient de rappeler que les duplicatas avec code QR actuellement en circulation n’annulent pas ceux précédemment délivrés, tant qu’ils ne sont pas désactivés sur notre réseau. Tous les documents émis par la Cnamgs restent valables. Nous avons entrepris une campagne de communication à cet effet et cette situation de fait a été corrigée ». De même sur la discrimination horaire qu’use certaines pharmacies agréées pour servir les assurés et qui n’arrange guère ces derniers, elle a indiqué que « Ces pratiques ne sont pas conventionnelles. En vertu de leur contrat, les officines ont l’obligation de servir les assurés sans discrimination horaire ».
Sur la question des évacuations à l’étranger qui coûtent extrêmement chères au contribuable et qui étaient d’ailleurs devenues un fond de commerce pour certains, la DG de la Caisse explique que les évacuations « sont accordées pour une pathologie précise. Si le traitement nécessite une prolongation, elle est autorisée dans la limite du plafond réglementaire : 50 millions de francs CFA par patient et par an. À l’épreuve de nos investigations, il nous est parvenu que des sommes colossales étaient dépensées pour des évacués qui n’en justifient pas la nécessité. Des évacuations fictives ou pour des traitements injustifiés depuis des années au détriment des Gabonais qui en présentaient l’urgence médicale. »
La couverture sociale étant un pan important dans les priorités du Chef de l’État, concernant l’amélioration des conditions de vie des populations, elle doit être solide. C’est d’ailleurs l’engagement qu’a pris Nadia Christelle Koye, « Nous nous sommes engagés à bâtir une institution forte et juste, au service des Gabonais ». Son équipe et elle, sont donc attendues au pied du mur.
