Il sera véritablement difficile pour le nouveau pouvoir de Libreville de corriger toutes les incongruités qui jalonnent le chemin vers la félicité du Gabon. Certes, il y a une lancée fulgurante de la vision d’Oligui Nguema et son équipe depuis sa prise de pouvoir le 30 août 2023 concernant l’autonomisation de son administration et ses différents services pour plus d’efficacité et d’efficience dans ses missions, mais la réalité risque d’être qu’un arbre qui cache mal cette forêt de désillusions profondément ancrées dans le structurel actif des services de l’État surtout à l’intérieur du pays.
Si l’on voit bien la réalisation à grands pas des cités administratives à Libreville, la capitale gabonaise pour conjurer ce sort d’éternels locataires des services de l’État même les plus stratégiques, exemple avec les » Émeraudes » et bien d’autres grands travaux dans la capitale gabonaise, il se doit à la vérité de reconnaître que c’est loin d’être le cas à l’intérieur du pays où, rares sont des services administratifs qui peuvent répondre non seulement au minimum de confort pour les agents publics qui y exercent mais encore moins à une quelconque commodité d’accueil des usagers.
L’illustration s’est faite il y a quelques semaines lors d’un passage furtif dans les services de la direction provinciale du cadastre de la commune de Ntoum département du komo Mondah. Un vrai nid de moineaux à qui l’on demande d’abriter l’aigle qui régule le foncier dans le département le plus peuplé de la province de l’Estuaire après Libreville et l’un des plus vastes aussi étant en réalité, le prolongement du grand Libreville vu le plan de développement que l’administration Oligui Nguema dit vouloir y affecter.
Une armoire fermée où l’oxygénation est un luxe vital, c’est à peine si les agents publics qui y exercent ne procèdent à un genre de turn-over pour occuper, le temps d’ouvrir un dossier, un espace de travail et une chaise datant de l’administration de feu président Léon MBA Minko ou au mieux, Albert Bernard Bongo. Je suis resté pendant longtemps outré en regardant le manège des fonctionnaires maltraités de l’administration du cadastre de la commune de Ntoum avoir lieu devant mes yeux. Était-ce une maison d’habitation de standard réduit ou un vaste magasin mal compartimenté ? Dans tous les cas, rien ne destinait une telle bâtisse à loger une administration aussi importante et encore que, toutes les administrations sont importantes.
De mémoire récente, il revient que lors de la tournée républicaine de Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition et encore plus proche du présent lors de la campagne électorale pour les présidentielles qu’il a remporté sans péril, l’hôte de la commune de Ntoum n’avait jamais imaginé que ce genre de cagibi derrière la tribune qui l’accueillit était en réalité réduit du maître des terres et des espaces du département qui le recevait.
Un service dont la mobilité et la promptitude sont des facteurs de puissance et d’efficacité qui manque tout moyen de déplacement alors que l’on assiste à des distributions frénétiques des rutilants véhicules tout terrain à ceux qui se tournent les pouces en longueur de journée pendant que les techniciens de ce service de constat, de régulation et d’intervention quelques fois très risquées, s’accrochent à n’importe quel tacot pouvant les aider aux déplacements et le plus souvent, ce sont les usagers et quelquefois antagonistes qui les aident aux déplacements à la grande gêne de ces autorités publiques qui avalent par la même occasion leur fierté.
Le nouveau Gabon voulu par le président Oligui Nguema et attendu par le peuple entier est celui de la performance et pour l’être, il faut être outillé car c’est aussi la qualité de l’environnement qui amène ou pas la performance. Un cadre de travail baroque et inadapté est un poison pour les esprits même les plus volontaires et je pense que, même sans me l’avoir dit avec des mots, les regards hagards et avides des agents du service du cadastre de la commune de Ntoum expriment fortement cette déprime.
Vivement que le premier gouvernement de Brice Clotaire Oligui Nguema apporte des moyens pour escompter être dans l’arène des performances pour que sa vision du nouveau Gabon se réalise, cela passe aussi par enlever les fonctionnaires des couloirs, des réduits et des cuisines et douches qui sont transformés pour des besoins de la cause en bureaux administratifs. Commençons par le cadastre de Ntoum qui choque tous les usagers de ce service de première importance, le contentieux étant la vitrine.