Au fil des jours, des mois et bientôt d’une année, l’affaire Opiangah prend de l’ampleur dans l’appareil juridico- politique gabonais. Cette affaire devient tellement complexe que les non-initiés ne savent plus par quel bout la prendre. Entre la justice qui se fourvoie et une formation politique, l’Udis, qui monte à chaque fois au créneau, pour dénoncer les décisions judiciaires et des appels répétés au chef de l’Etat qui se mure dans un silence inquiétant, c’est la vie de milliers d’employés gabonais qui en pâtit.
Dernier rebondissement dans ce feuilleton hollywoodien, le rejet par la Chambre d’Accusations d’une demande de non-lieu formulée par les avocats d’Hervé Patrick Opiangah. Pour le Porte-parole de l’Udis dans une déclaration ce jeudi 15 mai à Libreville: « Alors que le dossier concernant notre Président ne contient ni de plainte légalement déposée à temps, ni de victime, ni constitution de l’élément légal d’un point de vue matériel ou moral, cette juridiction présidée par Ulric Arnol Nzoundou Bignoumba, a rejeté le non-lieu au motif saugrenu d’une non présentation de notre leader devant juge d’instruction. Une aberration, un non-sens juridique. ». Pour soutenir ses propos, ce dernier arque et met en exergue l’article 163 du code de procédure pénale qui stipule : «Si le Juge d’instruction estime que les faits ne constituent ni crime, ni délit, ni contravention ou si l’auteur est resté inconnu ou s’il n’existe aucune charge contre l’inculpé, il déclare par ordonnance qu’il n’y a pas lieu à poursuivre ».
Or, dans le dispositif rendu par les magistrats de la chambre d’accusation, ces derniers reconnaissent que la plainte a été déposée hors délai ou après les délais, ils reconnaissent en outre que la présumée victime réfute totalement les faits, que les charges sont inexistantes, le seul fait incriminant serait que Hervé Patrick Opiangah ne se soit pas présenté à sa convocation, pour ne pas ordonner un non-lieu. Une hérésie !
Cet imbroglio juridico-politique a pour conséquence la clochardisation de milliers de Gabonais employés d’Hervé opiangah. Ces derniers sont pris entre le marteau et l’enclume et souffrent de cette situation depuis des mois, avec pour conséquence la dégradation du tissu familial due à la précarité.
L’affaire Opiangah est bien plus qu’une question judiciaire, elle est le symbole d’une gouvernance à redéfinir et d’un appareil étatique rongé par les luttes de pouvoir. Ce dossier devrait interpeller au plus haut sommet de l’État. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a promis de restaurer l’État de droit. Mais devant son silence assourdissant, plusieurs analystes pensent que cette affaire ne se limite plus aux arcanes judiciaires. D’où l’appel de l’Udis : « au temps du pardon et de la Réconciliation nationale ».