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Ntoum-Cocobeach: Ebomaf accusée d’exploiter illégalement une carrière et fouler au pied les revendications des propriétaires

C’est un véritable conflit autochtone qui prend racine en décembre 2024 lorsque Jean Christian Nguema Meyo M’owone, découvre que la société burkinabè Ebomaf Gabon, ayant obtenu  le marché de bitumage du tronçon Ntoum-Cocobeach extrait de la latérite et des blocs de pierre sur les terres du domaine rural dont il est le représentant légitime. Depuis lors Jean Christian Nguema Meyo M’owone a entrepris des démarches auprès des autorités pour une médiation à l’amiable avec le groupe Ebomaf. Mais sans succès. 

Par Sydney Nkwele

Le conflit autochtone qui oppose la société burkinabè Ebomaf Gabon, adjudicatrice du marché de bitumage du tronçon Ntoum-Cocobeach aux populations autochtones des villages Ayeme (pk27) débute en décembre 2024 lorsque Jean Christian Nguema Meyo M’owone, découvre à son insu que la société burkinabè extrait de la latérite et des blocs de pierre sur les terres du domaine rural dont il est le représentant légitime.

Fort de cette fâcheuse découverte (Villages et cimetières rasés), en contradiction avec la loi et sans consultation des populations résidentes comme le prévoit la loi, Nguema Meyo M’owone a entrepris des démarches auprès des autorités pour une médiation à l’amiable avec le groupe Ebomaf. « Malgré toutes mes démarches, Ebomaf poursuit allègrement son exploitation sans l’ombre d’un doute, en violation flagrante de la loi », déplore-t-il.

Face à ce qui s’apparente à du mépris de la part d’Ebomaf Gabon, il a, après avoir épuisé tous les recours pour un règlement à l’amiable avec l’entreprise Burkinabè, s’est tourné vers les autorités pour une médiation.

Il faut dire qu’en fin mars dernier, voulant à nouveau entendre raison à la société Ebomaf, sur les lieux au village Mboga, la rencontre a plutôt donné lieu un pugilat qui s’est soldé à la Brigade de Ntoum et au parquet de Libreville.

Huissier de Justice de formation, Jean Christian  Nguema Meyo M’Owono, explique que cette exploitation est menée en violation flagrante des dispositions du Code minier gabonais, notamment en l’absence d’étude d’impact environnemental et de consultation publique avec les populations riveraines et les autorités locales. Des obligations pourtant imposées par les articles 75, 77, 78, 83 et 88 du Code minier.

Tout comme Vincent Nguema Ndong, chef du regroupement des villages Ngouandji, Ayème et Mboga, dit n’avoir jamais été informé par l’entreprise. « La zone où Ebomaf extrait le gravier et les blocs de pierre est sous ma juridiction. Je n’ai jamais été informé d’une autorisation d’exploitation ni d’une consultation publique. Or, ces terres appartiennent bien à la famille Owone Ekouaghe. En qualité d’auxiliaire de commandement, j’aurais pu les informer utilement afin qu’ils se rapprochent des personnes concernées par cette zone, au premier chef, Nguema Meyo M’owone».

Le silence des autorités face à ce cas d’expropriation grossier remet au goût du jour la question du droit foncier au Gabon et des passe-droits que jouissent des grandes boîtes souvent en faute. Entre-temps, l’exploitation de la carrière sur le domaine ancestral suit son cours sous le regard impuissant des autochtones. Mais Jean Christian Nguema Me Moyo M’Owono n’entend pas baisser les bras.

 

 

 

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