C’est à la faveur d’un point de presse tenu récemment au quartier Louis, dans le 1er arrondissement de Libreville, que le collectif des anciens employés de l’hôtel Rapontchombo est monté au créneau, pour dénoncer à nouveau les lenteurs administratives et judiciaires dans le règlement de leurs indemnités.
Par Sylvain Obame
C’est au cours d’une déclaration rendue publique que Fleury Nguema Ndong, porte-parole du collectif des anciens employés de l’hôtel Rapontchombo, a tiré la sonnette d’alarme sur une situation jugée « d’une gravité exceptionnelle ».
Les anciens salariés, dont les contrats avaient été arbitrairement suspendus en 2006, ont dénoncé l’occupation illégale et la destruction du site de l’ex-hôtel par des ressortissants libanais, en toute impunité sachant que ce bien est sous-main de justice et qu’ils n’ont pas encore été indemnisés.
Pour mémoire, la société GTH, liquidée par jugement du tribunal de commerce de Libreville en janvier 2024, avait acquis en 2008 le site de l’ancien hôtel Rapontchombo auprès de l’État gabonais qui faisait l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire dirigée par Maître Omva Meyong, sous l’autorité de la juge Ossimantoh Carmen.
Cependant, pour Fleury Nguema Ndong, porte-parole du collectif des anciens employés de l’hôtel Rapontchombo, le cabinet de Maître Omva Meyong, entretiendrait le flou autour de ce dossier.
Fait tout aussi étrange, le processus de vente est aujourd’hui paralysé, faute d’ordonnance délivrée par la juge chargée du dossier, qui semble désormais bloquer la procédure sans explication, éclaire Fleury Nguema Ndong.
Alors que l’affaire est encore entre les mains de la justice, les anciens employés de l’hôtel Rapontchombo ont assisté avec stupeur à la destruction de l’ancien hôtel et l’occupation du site par des sujets libanais sous l’indifférence des autorités. « Nous ne comprenons pas le silence du parquet, du tribunal de commerce et des forces de l’ordre face à cette violation flagrante de l’État de droit » s’indigne le porte-parole du collectif.
Les anciens employés du Rapontchombo ont appelé solennellement le procureur de la République à se saisir personnellement de cette affaire et à faire toute la lumière sur les agissements de ces individus qui s’arrogent le droit de disposer d’une propriété privée protégée par une procédure judiciaire.
Face à ce qu’ils considèrent comme une spoliation, les anciens salariés de l’hôtel Rapontchombo, toujours en attente de réparation et d’indemnisation, refusent de rester silencieux face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave à la justice et à leurs droits.