Tombée comme un couperet, la nouvelle du retrait de la course au fauteuil présidentiel du Pr Noël Bertrand Boundzanga, initiateur de la plateforme politique TELEMA, a été rendue publique au travers d’une déclaration du natif d’Issala, le 4 mars dernier. Pour cause, l’annonce de candidature récente du Président de la Transition, considérée par l’universitaire comme de la trahison vis-à-vis du peuple et de la Charte de la Transition. Suivant cette logique politique, d’autres candidats n’emboiteront ils pas le pas ?
Par Sylvain Obame
« Je suis prêt à sacrifier ma vie pour ce pays » c’est en ces termes que le Pr Noël Bertrand Boundzanga avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, le 20 février dernier. Deux semaines après, le natif d’Issala décide de faire machine arrière en annonçant le 4 mars dernier son retrait de la course au fauteuil présidentiel du 12 avril prochain.
Une seule raison est à l’origine de ce retrait brusque du natif de Mbigou : l’annonce récente du président de la transition à briguer la magistrature suprême, le 12 avril prochain.
Pour l’universitaire, la présence d’Oligui Nguema en tant que candidat viendra fausser le jeu électoral et entachera le scrutin. Pour lui, « le président de la Transition ne peut être à la fois juge et partie dans cette élection».
Par ailleurs, Pr Noël Bertrand Boundzanga met en exergue l’inadéquation entre les paroles du général président aux premières heures de la Transition et ses agissements actuels, qu’il considère comme de la trahison envers le peuple gabonais et en porte à faux avec la Charte de la Transition. « Le 4 septembre 2023, le président de la Transition avait promis de remettre le pouvoir aux civils grâce à une élection libre, transparente et crédible. Aujourd’hui, en annonçant sa candidature, il renie sa parole et trahit la confiance du peuple gabonais» a-t-il déclaré.
Qualifiant de « mascarade politique » les évènements politiques qui ont cours actuellement dans le pays, déguisé en processus démocratique, il a décidé de retirer sa candidature d’une élection qu’il considère comme pipee d’avance. «Après plusieurs tentatives de parvenir à une alternance depuis 1993, après que Omar Bongo a pris le pouvoir en 1967 pour le transmettre à son fils et à sa parentèle, nous ne pouvons pas cautionner les mascarades politiques qu’on nous sert» a-t-il déclaré devant l’auditoire.
S’adressant à ses sympathisants et au gabonais qui voyait en lui, le candidat d’une « véritable alternance », Noël Bertrand Boundzanga, a rassuré que « l’histoire ne s’arrête pas là », que la lutte pour une véritable fracture avec l’ancien système doit continuer.
Après ce retrait de la course au fauteuil présidentiel, d’autres candidats ne vont-ils pas emboîter le pas ? Wait and see.