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Gabon : les magistrats lèvent la grève,  mais n’abandonnent pas la lutte

C’est à la faveur d’une assemblée générale tenue mardi dernier que les magistrats réunis au sein du Syndicat national des magistrats du Gabon ( Synamag) ont décidé de lever leur mouvement après deux mois de grève. Épris d’empathie pour les justiciables qui souffraient de cette tension au sein de l’appareil judiciaire, les magistrats ont fait preuve d’« esprit de grandeur » en regagnant les cours des tribunaux. Loin d’avoir abandonné la lutte, les magistrats restent déterminés à avoir gain de cause.

Par Sydney Nkwele

Reprise normale des activités dans les cours des tribunaux, c’est ce qui ressort de la récente assemblée générale du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) mardi dernier.

Entamée il y a deux mois, la grève de magistrats a trouvé son épilogue sans toutefois que les hommes de lois ne trouvent satisfaction à leurs revendications. Epris d’empathie pour les justiciables qui sont les premières victimes de cette crise, les magistrats ont décidé de mettre fin à la grève, « soulager vos peines et vos détresses ne serait-ce que pour un moment est l’une des raisons de cette décision. C’est le moins que nous puissions faire au regard des douleurs infligées » a révélé le président du Synamag, Landry Abaga Essono, faisant ainsi preuve de « grandeur d’esprit » comme il l’indique, « Nous avons fait preuve d’une grandeur d’esprit et d’un très haut niveau de sagesse ».

Cependant, les magistrats ne s’avouent pas vaincus, ni ne courbent l’échine devant la tutelle qui jusqu’alors fait la sourde oreille face aux revendications de ces derniers. « Cette résilience est l’expression la plus achevée du caractère majestueux de notre fonction. Elle ne doit pas être assimilée à de la faiblesse, mais à une force extraordinaire à laquelle il est très difficile de résister», rappelle Landry Abaga Essono.

Toutefois, les magistrats face au mutisme de la tutelle et du silence complice des autorités de la Transition ont mis en garde  les politiques sur le devenir de l’appareil judiciaire du pays. « La justice d’un pays est ce que le politique veut qu’elle soit. Si le politique veut qu’elle soit une justice de qualité, digne et indépendante, elle le sera. Si le politique veut qu’elle soit ce qu’elle est actuellement, elle le demeurera».

A travers cette mise en garde, le Synamag, loin d’avoir abandonné ses revendications, interpelle une fois de plus les autorités gabonaises à considérer les revendications des magistrats pour une justice indépendante et de qualité. La levée de cette grève est donc un moment de répit pour les justiciables qui ne savaient plus à quel justice se vouer.

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