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Crise à la Comilog: Le torchon brûle entre les syndicats et l’administration

Le 6 mars dernier, les six syndicats de la Compagnie Minière de l’Ogooué (Comilog) entamaient une grève illimitée avec pour principale revendication: la revalorisation salariale générale de 100 000 franc CFA pour toutes les catégories professionnelles. Intervenant en plein processus de médiation sous l’égide du ministère du Travail, cette mobilisation met en mal les activités minières de la Comilog, suscitant une vive inquiétude de la Direction.

Par Sylvain Obame

Pour rappel, le 30 décembre 2024, un protocole de médiation avait été signé entre la Direction de la Comilog et les partenaires sociaux pour une durée de deux mois.  Arrivé à expiration le 27 février 2025 sans qu’un accord final n’ait été trouvé, les syndicats ont une semaine plus tard déclenché un mouvement de grève illimitée. « Le délai de traitement des revendications était court, mais une prolongation de la médiation était envisageable. Les partenaires sociaux ont préféré opter pour la grève plutôt que de poursuivre le dialogue», déplore Safi Virginius, directeur des ressources humaines de Comilog.
Soucieuse de la reprise normale des activités minières qui génèrent des revenus évalués à 2 milliards de FCFA par jour, Safi Virginius a déclaré, « Nous sommes pleinement engagés dans le processus de médiation sous l’égide du ministère du Travail. Nous nous plierons à toutes les recommandations du médiateur pour parvenir à une issue favorable. Il est essentiel de ramener la sérénité et de trouver un terrain d’entente. »

Au cœur du bras de fer entre la Direction de Comilog et ses partenaires sociaux, la question salariale. Les syndicats exigent la revalorisation salariale générale de 100 000 FCFA pour toutes les catégories professionnelles, une demande jugée intenable par la direction qui propose, par contre, des augmentations échelonnées entre 10 000 et 30 000 FCFA en fonction des niveaux hiérarchiques.

« Nous avons proposé plusieurs scénarios d’augmentation, en mettant l’accent sur les salaires les plus bas. Mais nous devons aussi veiller à la pérennité de l’entreprise. COMILOG n’est pas invincible, nous faisons face à des défis majeurs. Nous devons trouver une solution équilibrée qui prenne en compte à la fois les attentes des salariés et la viabilité économique de l’entreprise». a indiqué Safi Virginius. Des offres qui ont été rejetées en bloc par les syndicalistes.

Face à cette tension sociale au sein de la COMILOG, le gouvernement appelle les syndicalistes au respect du cadre légal. Le ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, a rappelé dans un courrier daté du 7 mars que « Les parties se sont engagées à poursuivre les négociations dans le cadre des commissions», et que des conséquences peuvent découler en cas de violation des règles encadrant le déclenchement d’une grève en période de médiation.

La sortie de cette crise n’est possible que si les parties prenantes manifestent la volonté de poursuivre le dialogue pour trouver des solutions qui satisfassent les deux parties.

 

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