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Chienlit dans le secteur portuaire et maritime : le DG de l’Oprag réhabilite  la Sotrasmar

Le 11 février dernier, le directeur général de la Marine marchande, Jean Cruz Lessagui suspendait la Sotrasmar, entreprise spécialisée dans les activités de navigation, plus précisément dans le pilotage maritime, l’accompagnement des navires, l’économie bleue et l’expertise maritime. Raison de cette suspension, la société que dirige Gabin Nicaise Yala aurait violé la convention qui la lie à la Marine marchande, notamment sur la gestion des pilotes stagiaires envoyés par l’administration publique.

Par Sylvain Obame

Constatant plusieurs violations de la convention qui la lie à la Sotrasmar, la Marine marchande a décidé de suspendre, le 11 février dernier, cette société spécialisée dans les activités de navigation, plus précisément dans le pilotage maritime, l’accompagnement des navires, l’économie bleue et l’expertise maritime dirigée par Gabin Nicaise Yala.

La raison principale à l’origine de cette suspension serait que le patron de la Sotrasmar aurait décidé, au terme des trois ans de formation des pilotes stagiaires, de les renvoyer et de bloquer la délivrance, à ces derniers, des brevets de pilote maritime. Ce, sous prétexte que ces derniers ne maitriseraient pas l’exercice du pilotage.

Face à ce qui est considéré comme un abus de pouvoir du patron de la Sotrasmar, le 10 février dernier, dans un courrier envoyé au Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, les quatre pilotes stagiaires ont dénoncé les agissements inhumains de Gabin Nicaise Yala.

Les raisons énoncées par le patron de la Sotrasmar justifiant le renvoie des pilotes stagiaires sans leurs sésames après trois ans de stage, n’ont pas laissé indifférent le DG de la Marine marchande qui s’est empressé de répondre au patron de la Sotrasmar, « Faisant suite à votre courrier cité en référence, je me questionne sur votre état d’esprit parce que les raisons évoquées ne sont nullement soutenables » déclare le DG de la Marine marchande. « Sur la maîtrise ou non de l’exercice du pilotage par les stagiaires ne repose sur aucune grille d’évaluation ou de documents administratifs probants » rajoute-il.

Dans la même logique, le DG de la Marine marchande affirme que les raisons énoncées par le patron de la Sotrasmar sont dénuées de sens car, elle ne cadre pas avec ses zones de compétences, « votre zone de compétence est celle concédée et non le quai. A cet effet, vous n’êtes pas habilité au regard du lien contractuel entre la direction générale de la Marine marchande et Sotrasmar, à juger de l’aptitude des stagiaires mis à votre disposition dans la zone au-delà de votre champ de compétence » déclare Jean Cruz Lessagui.

Pour ramener à l’ordre le patron de la Sotrasmar, le DG de la Marine marchande lui a rappelé que « le paiement de la redevance et l’envoi des stagiaires par la direction générale de la Marine marchande dans votre structure d’accueil ne vous affranchit pas du respect de vos engagements et de la collaboration avec l’autorité maritime compétente qui, non seulement vous a concédé l’exercice de l’activité de pilotage, mais reste encore celle qui peut vous la retirer temporairement ou définitivement ».

C’est donc face à ce rappel à l’ordre du DG de la Marine marchande que le patron de la Sotrasmar va se tourner vers le DG de  l’Office des ports et rades du Gabon (OPRAG). Lequel s’est opposé  catégoriquement à la suspension de la Sotrasmar, prétextant que la gestion des ports et rades du pays relève de sa seule compétence. « Pour votre parfaite information, je tiens à vous rappeler qu’à l’intérieur des circonscriptions portuaires, l’OPRAG jouit de la compétence exclusive en matière de délivrance des autorisations d’exercice du pilotage. (…) En plus d’être le garant et le responsable de la mise en œuvre des missions régaliennes de l’Etat dans le secteur portuaire ».  Les jours qui suivront, la Sotrasmar reprendra ses activités bien que suspendue par la Marine marchande.

 

A la lumière des textes et des faits, l’Oprag  ne se fourvoierait il pas ? Car comme l’indique un des conseillers du Premier ministre au fait du dossier, « à la lecture des textes et missions de l’autorité portuaire, il apparaît clairement que l’exclusivité dont elle (l’OPRAG) se prévaut connaît des insuffisances et des limites. L’Office jouit de la capacité, certes, d’autoriser l’exercice de l’activité de pilotage et de l’exploitation des stations de pilotage, mais reste sous le contrôle de la direction générale de la Marine marchande (DGMM) ».

 

Les plus hautes autorités sont appelées  à ramener la sérénité dans ce secteur en rappelant à chaque partie ses prérogatives.

 

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