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Chambre nationale des huissiers de justice : un collectif dénonce un «hold-up institutionnel » du bureau sortant

Le 4 mars dernier, à la faveur d’une conférence de presse, les huissiers de justice et clercs  réunis en collectif, ont fustigé les  agissements illégaux du bureau sortant. Le collectif dénonce des irrégularités dans la gestion du bureau sortant et un détournement des procédures électorales. Par la voix de son porte-parole Maître Jean Kristian Nguema Meyo M‘Owone, le collectif demande « Aux autorités compétentes de mettre un terme à ce chaos».

Par Sydney Nkwele

Fait inédit dans la maison des huissiers de justice et des clercs. A la faveur d’une conférence de presse, les huissiers de justice et clercs réunis en collectif ont dénoncé plusieurs irrégularités dans la gestion du bureau sortant.

Au cours de cette conférence de presse, le collectif par la voix de son porte-parole Maître Jean Kristian Nguema Meyo M‘Owone, a dénoncé un « hold-up institutionnel ». Pour le collectif, le mandat du président sortant a expiré le 26 février 2024, mais celui-ci a prolongé son règne de manière unilatérale, convoquant une assemblée générale à sa guise et repoussant les échéances électorales à plusieurs reprises sous prétexte de cas de force majeure. Il «n’y avait aucun cas de force majeure. Il s’est simplement octroyé du temps supplémentaire, sans consulter qui que ce soit, au mépris total des statuts de la Chambre», dénonce maître Jean Kristian Nguema Meyo M‘Owone.

Bien que le Collectif ait mis en place une commission pour organiser des élections transparentes, le président du bureau sortant a opté pour un passage en force en organisant une élection entachée d’irrégularités. Une situation que le Collectif  dénonce.

Tout autre fait décrier par les huissiers et clercs lors de cette conférence de presse, l’absence de règlement intérieur pour encadrer le fonctionnement de la Chambre nationale des huissiers. «Il est inadmissible que nous soyons encore aujourd’hui régis par des règles floues, laissant la porte ouverte aux abus. Sans cadre précis, les dérives actuelles étaient inévitables», a aussi fustigé maître Jean Kristian Nguema Meyo M‘Owone.

Face donc aux multiples irrégularités observées, le collectif a exigé purement et simplement l’annulation de l’élection organisée par le président sortant, la mise en place d’un règlement intérieur, afin d’éviter toute forme d’abus à l’avenir et enfin, le collectif demande un audit complet des nominations.

Déterminé à  redonner à la Chambre ses lettres de noblesse, le Collectif envisage de saisir la justice ainsi que les autorités compétentes pour ramener de l’ordre dans la maison des huissiers de justice. »Notre profession est en péril. Il est temps d’agir avant que cette institution ne perde toute crédibilité. Nous demandons aux autorités compétentes de mettre un terme à ce chaos», a savoir pour sa part Me Roland Yves Nguema.

Qui doit exercer  la profession d’huissier de justice au Gabon ?

Outre cette question de  procédures, il est fait état de critère de la nationalité. Selon le collectif,  la loi qui régit leur  corps de métier exige que seuls les Gabonais doivent exercer le métier d’huissier de justice. Un critère que ne remplissent  pas plusieurs huissiers qui exercent cette profession au Gabon. « Il  ne s’agit pas de xénophobie, mais de respect des textes. L’accès à une profession réglementée ne peut se faire dans l’illégalité. Nous demandons que la lumière soit faite sur ces nominations douteuses».

Bien que la tutelle semble ignorer ces incongruités, le collectif est bien déterminé à ramener de l’ordre dans cette chambre.

 

 

 

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